Contribution

Nous ne sommes rien, soyons tout.

Macron appelle à l a révolution ? Prenons-le au mot !

On se souvient de la petite phrase d’Emmanuel Macron, devant un aréopage de chefs d’entreprise, sur les « gens qui ne sont rien », référence directe aux paroles de l’Internationale : « Nous ne sommes rien, soyons tout. » Cette provocation directe au mouvement ouvrier est bien dans sa manière. Le chef de l’état, représentant des intérêts des multinationales et du CAC 40, a-t-il voulu nous dire : « Vous dites : Soyons tout. Mais qu’est-ce qui vous retient de l’être ? »

Autre provocation, son Conseil national de la Refondation (CNR), organisme créé en 2022 à son initiative, sigle qui singe visiblement celui du Conseil National de la Résistance (CNR) de Jean Moulin, organisme ayant permis, à la Libération, le rétablissement du suffrage universel, les nationalisations et la mise en œuvre de la sécurité sociale.
Sa formule des « Cent jours » résonne aussi de façon étrange : l’expression « Les Cent-Jours » s’applique en effet traditionnellement à la période Du 20 mars au 22 juin 1815, fin du règne impérial de Napoléon Ier, qui aboutit à la défaite française de Waterloo, et à l’abdication de l’empereur. Macron prévoit-il, par cette formule, un tel désaveu de sa politique par les Français qu’il serait poussé à la destitution ?

« Les Cent-Jours » s’applique en effet traditionnellement à la période Du 20 mars au 22 juin 1815, fin du règne impérial de Napoléon Ier

Son récent hommage à Toussaint Louverture, héros malheureux de la guerre d’indépendance de Haïti, donne aussi à réfléchir. L’éloge appuyé qu’en fait le président nous présente un « révolutionnaire, au service de la liberté du genre humain. », un homme libre « qui a pris le parti de la révolution. La révolution plutôt que l’insurrection. » martèle le Président. N’est-ce pas là, au-delà d’une provocation de plus, une sorte d’appel du pied ? Si vous êtes encore des révolutionnaires, eh bien faites-la, la révolution ! Il est difficile bien sûr d’entrer dans les arcanes de la conscience présidentielle, mais les systèmes politiques à bout de souffle ne s’écroulent-il pas quand ceux qui les représentent n’y croient plus eux-mêmes ? C’est ce que nous apprend l’épisode de la Nuit du 4 août 1789.

Macron nous provoque ? Il nous appelle à la Révolution ?
A nous de le prendre au mot !

Michel Caubet

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