Alors que le gouvernement nous présente dernièrement une situation épidémique « stable » et une circulation des variants pour l’instant moins intense qu’ailleurs, on le sait bien l’essentiel de la bataille se joue sur le terrain de la vaccination, seul chemin pour entrevoir une sortie de tunnel et ne pas vivre sans « après », de confinements en couvre-feux. Les interrogations de chacun.e sont nombreuses. Il y a les doutes sur l’efficacité ou le bien fondé de la manœuvre, c’est une chose. Mais ce qui domine c’est surtout l’incompréhension face à la difficulté pour avoir accès au vaccin.
En France, selon les chiffres publiés le 17 février par le ministère de la santé, nous n’avons jamais dépassé les 335 000 doses par semaine. Bientôt 2,5 millions de personnes ont reçu une dose de vaccins, près d’un million ont reçu les deux doses. Si on prend la première cible prioritaire, soit 6 millions de personnes, il faudrait donc, au rythme actuel, 25 semaines pour atteindre ce premier objectif… Cela nous amène déjà fin août !
en faisant supporter le coût de la vaccination à la sécurité sociale, nos cotisations iront engraisser les profits des multinationales pharmaceutiques au détriment de nos besoins de santé
Et pourtant la solution est simple : la levée des brevets, la réquisition des usines capables de produire les vaccins et enfin l’organisation de sa distribution massive avec les collectivités et la médecine de ville. Les dispositions légales de leur mise en œuvre existent. L ’article 311 de l’OMC dit que l’on peut procéder à une levée des brevets « dans des situations d’urgence nationale ou d’autres circonstances d’extrême urgence ou en cas d’utilisation publique à des fins non commerciales », nous y sommes ! En France, la loi d’urgence pour faire face à l’épidémie de Covid-19 a prévu « de prendre toute mesure permettant la mise à la disposition des patients de médicaments appropriés pour l’éradication de la catastrophe sanitaire ».
Refuser de saisir cette opportunité est un crime crapuleux car il ne s’agît pas seulement pour nous d’un manque de patience, les conséquences sont lourdes. Les restrictions ne peuvent être levées et donc le chômage et la précarité continuent d’avancer, l’isolement et la détresse des personnes âgées dépendantes ou encore des étudiants perdurent, des millions de jeunes décrochent… Pire en empêchant l’accès au vaccin aux pays les plus démunis on abandonne leurs populations en plus de courir le risque du développement de nouveaux variants qui pourraient briser l’efficacité de la vaccination. Enfin, en faisant supporter le coût de la vaccination à la sécurité sociale, nos cotisations iront engraisser les profits des multinationales pharmaceutiques au détriment de nos besoins de santé. Le braquage est savamment orchestré !
Aux logiques marchandes à l’œuvre répondons « bien public mondial », c’est tout l’objet de l’Intiative Citoyenne Européenne « pas de profit sur la pandémie » que nous avons lancée.
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