Revues de presse

Tour d’horizon de la presse indépendante #2

Que ce soit par contrainte financière ou par opportunité éditoriale, la presse indépendante a élu domicile sur internet. Les contenus militants y foisonnent, alors aujourd’hui, nous vous en proposons une sélection récente.

Tous les contenus présentés ici sont en accès libre.

Pour beaucoup de soignants, le confinement annoncé par E. Macron mercredi 31 mars n’a que trop tardé. Si le “tri des patients” s’est révélé au grand public par la crise sanitaire, il est une réalité bien antérieure dans les hôpitaux français. Mais depuis le COVID, par manque de moyens, les patients ne sont plus évalués selon des critères objectifs et prédéfinis, ils sont évalués entre eux.

« Je ne suis pas très sûre qu’on ait bien expliqué à l’ensemble des Français qui ont voté pour les divers Présidents que la baisse du nombre de lits d’hospitalisation ces dernières années exposait la France à plus de choix tragiques en cas d’épidémie. »

Une interview de Caroline Izambert, historienne et co-autrice de l’ouvrage Pandemopolitique, réinventer la santé en commun (Éditions La Découverte), à retrouver sur Regards.

Sophie Crozier est neurologue et coordinatrice de la démarche éthique à l’AP-HP. Invitée de l’émission A l’air libre sur la chaîne YouTube de Mediapart, elle critique avec vigueur les choix de crise du gouvernement actuel. Pour autant, elle rappelle la responsabilité des prédécesseurs d’E. Macron dans la destruction de l’hôpital publique.

« Actuellement, un lit de réanimation ouvert, c’est 150 déprogrammations. »

Mieux vaut prévenir que guérir, parait-il. Les entreprises pharmaceutiques – dont Sanofi est l’exemple français – ne financent plus la recherche. Non, elles achètent des brevets pour ensuite revendre des traitements au prix fort, c’est à dire au “seuil à partir duquel tous les indicateurs d’acceptabilité passaient au rouge”.

En 2014, pour le Sovaldi qui est traitement contre l’hépatite C, ce seuil s’élève à 41 000 euros pour une cure de trois mois (84 000 dollars aux États-Unis). Une somme qui engendrera pour la première fois en France un rationnement de traitement.

Cette éventualité avait pourtant été anticipée par une loi de 1968 qui autorise les gouvernements à casser des brevets si le prix d’un traitement est anormalement élevé.

« Quand le Sovaldi est apparu en 2014, il a posé aux pays du Nord, à hauts revenus, un problème que les pays du Sud connaissaient de longue date, celui de la barrière financière dans l’accès aux soins. »

Olivier Maguet, auteur de La Santé hors de prix et interviewé par Bastamag revient sur l’historique récent de la financiarisation croissante de la santé.

Interview de Stéphane Peu, député communiste de la 2ᵉ circonscription de la Seine-Saint-Denis, l’un des départements français les plus touché par la crise sanitaire.

« Sur la vaccination, l’Etat a donné les clefs à Doctolib : cela pose un problème de principe en soi parce que l’on transfère à un acteur privé des données de santé sachant que Doctolib s’est lui-même associé à Amazon pour la gestion de la politique de vaccination. »

En détresse économique, sociale, psychologique, parfois physique, les étudiants s’organisent. Seul moyen de garder la face, à Lyon ils se rassemblent à huit ou plus, dans des appartements où ils sont habituellement quatre. Un récit témoignage imagé par Bastamag.

Violences faites aux femmes ? Numéro vert. Polémique sur le Lévothyrox ? Numéro vert. Détresse étudiante ? Numéro vert. Le numéro vert est devenu sous la Macronie la seule réponse aux attaques à l’inaction gouvernementale, si bien qu’aujourd’hui ils sont plus d’une trentaine. Mais en plus d’être inefficaces (voir volet n°1), de participer à la précarisation des psychologues et d’enrichir une poignée de bourgeois (voir volet n°2), ces numéros verts coûtent un “pognon de dingue” au contribuable français.

« Une mesure pour montrer patte blanche, pour dire “regardez on aide les étudiants on fait tout ce qu’on peut” »

Dans ce troisième volet, Frustration Magazine revient sur les coûts mirobolants des numéros verts.

La mort de l’esclave, c’est l’amputation du capital de l’esclavagiste. La mort de l’ouvrier, elle, ne coûte rien au capitaliste qui n’a qu’à embaucher quelqu’un d’autre.

« L’histoire du capitalisme est ponctuée d’entreprises de domination des corps. Ceux des ouvriers, des femmes, des personnes racisées… »

CQFD aborde, par la voix de la sociologue Jules Falquet, l’influence du capitalisme sur le corps.

Publié le 5 avril 1971, le Manifeste des 343 a 50 ans. A cette époque, 1 million de femmes se faisaient avorter dans l’illégalité chaque année, dans des conditions sanitaires parfois déplorables. C’est en 1975 qu’il deviendra légal.

« Comme beaucoup de droits fondamentaux, et particulièrement les droits des femmes, ils sont vite retirés lorsque des partis d’extrême droite ou de droite réactionnaire arrivent au pouvoir. »

Pour rendre “femmage” à celles qui se sont battues pour leurs droits et pour rappeler que jamais ils ne sont acquis, le Bondy Blog revient sur l’historique d’une fameuse conquête du XXème siècle.

Les français d’origine asiatique sont depuis très longtemps victimes de racisme. Mais avec le COVID-19, le nombre d’actes racistes à leur encontre à explosé. Depuis quelques années, la lutte s’organise.

« Ce n’est pas comparable aux autres communautés comme les Noirs ou les Maghrébins qui connaissent des discriminations à l’embauche ou au logement. Pour les Asiatiques c’est plus pernicieux. »

Article à retrouver sur le site du Bondy Blog.

« Les entreprises vont créer de l’emploi » nous promet-on. Mais l’emploi ne vient pas et la situation ne s’améliorera pas dans un monde où gains de productivités et ressources naturelles s’épuisent.

Et si ce n’était plus un marché qui régulait l’emploi, mais des États, des collectivités, et des associations ? Aussi naïve puisse-t-elle sembler, cette question posée par  Pavlina Tcherneva, économiste américaine, est le fruit d’une très riche analyse qui remet en cause la place accordée au marché de l’emploi dans la régulation de l’économie.

« En offrant à tous ceux qui le veulent un emploi, le politique assume sa capacité à agir sur l’économique et à modifier l’économie. Un tel pas permet de se libérer de cette dépendance à un secteur privé dont la fonction n’est pas en soi de fournir des emplois. Les entreprises créent des emplois, certes, mais ce n’est pas là leur but. C’est pourquoi, du reste, elles en détruisent aussi régulièrement. Pourquoi alors leur confier l’essentiel de la politique de l’emploi ? »

Postface par Romaric Godin pour le livre de Pavlina Tcherneva : La garantie d’emploi. L’arme sociale du Green New Deal. A retrouver dans Contretemps.

A Oroux, dans les Deux-Sèvres, la municipalité a classé ses haies au patrimoine communal pour empêcher leur destruction. Un travail qui n’a pu aboutir qu’à la suite d’une concertation qui a emporté la conviction des agriculteurs.

« Les habitants ont été réunis pour leur expliquer le projet, les enjeux, susciter l’engagement… mais également lever les réticences des agriculteurs. »

Un article à retrouver sur le site internet de Vivant, un média local « révélateur des initiatives pour la transition écologique et sociétale de notre territoire ».

Depuis un siècle le monde agricole a connu des mutations majeures : mécanisation et chimie se sont développées au détriment de la santé des sols et des corps. Une remise en question du modèle s’impose, mais il n’est pas chose aisée de faire fi des pratiques qui ont assuré la prospérité de ses parents et nourri la population française et européenne pendant des décennies.

Supplément docu’ proposé par France 2.

Si l’on peut se réjouir du fait que l’on parle agriculture et paysannerie sur France 2 à heure de grande écoute, on ne peut que déplorer la non représentativité du plateau constitué pour le débat qui suivait la diffusion du documentaire.

« Un plateau partiel et partial, d’abord parce que les salariés agricoles en sont les grands absents. Ensuite, parce que l’émission reproduit le déséquilibre de représentation politique des mondes agricoles. »

 

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