Droits Vos élus

Pour les élus communistes, le travail le dimanche c’est non

Intervention de Kentin Plinguet lors du conseil municipal du 9 octobre 2023 :

Mme la maire, chers collègues

Comme à chaque fois nous voterons contre cette délibération. A l’heure où très nombreux sont les citoyens et salariés à interroger le sens de l’existence, à questionner le rôle de chacune et chacun dans notre société il nous parait aberrant de continuer à œuvrer pour que le travail et la consommation prennent encore et toujours plus de place dans nos vies.

Produire, travailler, consommer différemment pour que notre planète continue à être hospitalière et pour redonner du sens à notre société font partie, me semble-t-il, de notre visée. Mais cette visée, d’avoir une société écologiquement et socialement responsable ne peut pas être à géométrie variable et surtout au détriment des salariés pauvres. Car ce sont eux que l’on fait travailler le dimanche sous couvert de volontariat.

Où est le volontariat de ceux dont l’acceptation du travail du dimanche figure sur le contrat de travail ? Où est le volontariat de ceux qui, comme les étudiants, peuvent être tentés par un travail limité au week-end ? Où est le volontariat de ceux qui sont séduits par des majorations de salaires sans lesquelles les fins de mois arrivent de plus en plus tôt ? Dans le commerce c’est souvent le cas de femmes seules avec enfants.

Je parlais plus en amont d’une société écologiquement responsable. A l’heure où l’on demande à chacune et chacun d’être économe en énergie, de diminuer le chauffage domestique quitte à porter des pulls, où le moindre geste si minime soit-il compte, il faudrait ouvrir encore davantage des surfaces commerciales énergivores ? Quel sens donné à tout cela ? Quel récit peut justifier cela ?
Les positions que je défends ici sont souvent caricaturées, décrites comme rétrogrades et ringardes. Mais nous sommes prêts à avancer dans ce débat.

Cependant pour que ce débat ne soit pas faussé, travaillons au préalable à ce que chacune et chacun ait un salaire qui lui permette de vivre dignement. Prenons à bras le corps les problèmes de la jeunesse afin qu’elle ne soit pas en situation de survie en mettant en place pour une partie d’entre eux, par exemple un revenu étudiant. Travaillons à ce que toutes et tous sans exclusives puissions vivre dignement de la naissance à la mort.

Augmentons les salaires, partageons le travail, mettons le progrès au service de l’intérêt général et alors peut-être qu’effectivement nous pourrons avoir ce débat.

Dans le contexte actuel, banaliser le travail du dimanche ça n’est pas libérer le travail de ces entraves, c’est casser l’un des socles de notre société qui crée de la cohésion et du collectif. C’est penser à tort que la somme des intérêts individuels peut faire du collectif. C’est aussi et surtout rogner le cadre protecteur du salariat, c’est sacrifier notre existence sur l’autel de la consommation, de la concurrence, du profit.

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