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Mobilisation des retraités le 1er octobre

Le 1er octobre, les retraité·es sont appelé·es à se mobiliser partout en France à l’appel unitaire de 9 organisations syndicales et associatives*. Dans la Vienne, le rassemblement est annoncé à 11h devant la préfecture. La Vienne Démocratique s’est entretenue avec Jacques Lecoffre, responsable national des retraités de la FSU.

La Vienne Démocratique : Pourquoi cette journée, quelles sont les revendications ?

Jacques Lecoffre : Il s’agit de faire entendre la voix de retraités au moment où le gouvernement se penche sur le sort des pensions dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale dont la sortie est imminente. Leur pouvoir d’achat s’est dégradé au fil des années de gel ou de sous revalorisation. l’INSEE ne fait pas mystère d’un nouveau recul en 2021 pour les personnes retraitées et inactives. La flambée des prix de l’énergie mais aussi de l’alimentation, du transport, des mutuelles ont et auront des conséquences d’autant plus fortes que les revenus sont faibles. Nous revendiquons la revalorisation des pensions en lien direct avec l’augmentation du salaire moyen et la fixation du minimum d’une retraite complète au niveau du SMIC. C’est non seulement juste mais économiquement utile.

La formation, l’emploi, le salaire, la pension sont en lien intime qu’il faut refuser de voir briser

Le deuxième axe revendicatif concerne les domaines de la santé et de la protection sociale, sujets très sensibles pour la population retraitée. Les manquements graves, révélés par la crise sanitaire toujours active, ont eu des conséquences traumatisantes et parfois mortelles. Nous ne l’oublions pas ! L’accès aux soins de proximité doit redevenir une priorité : les déserts médicaux n’épargnent pas notre département rural, y compris au sein de quartiers citadins. Nous soutenons la création de centres de santé publics. Il faut bien évidemment redonner au service public de l’hôpital les lits, les personnels, les équipements indispensables à l’accueil au plus près des populations. Le Président de la République vient aussi d’enterrer la promesse d’une loi nouvelle pour la perte d’autonomie. Il y a pourtant urgence de prendre en compte le droit à l’autonomie dans le cadre de la branche maladie de la Sécurité Sociale, assorti de la création d’un grand service public de sa prise en charge au niveau du domicile ou des EHPAD. Avec les personnels du secteur, nous estimons le besoin d’embauches nouvelles à 200 000 dans les EHPAD et 100 000 dans le secteur de l’aide à domicile pour garantir des soins de qualité. Des moyens supplémentaires pour notre Sécurité sociale sont donc indispensables pour financer les besoins de la population à partir des cotisations sociales, ce qui suppose à nouveau des emplois, des salaires et des pensions corrects.

Enfin, le développement des services publics est un enjeu central. Ce sont bien des services de proximité, avec du personnel en nombre et bien formé dont nous avons besoin, garants d’une égalité de traitement et d’un accès sur tout le territoire. La marchandisation des services à tout va conduit à la mise à l’écart des plus fragiles. La solidarité intra et intergénérationnelle est un fondement essentiel du développement de notre société qu’il faut préserver, revitaliser. Les intérêts des retraités et des actifs, futurs retraités, sont convergents. La formation, l’emploi, le salaire, la pension sont en lien intime qu’il faut refuser de voir briser. Nous serons donc également de la manifestation interprofessionnelle du 5 octobre pour y affirmer solidarité et exigence de dignité tout au long de la vie.

 

 

 

 

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