Éditoriaux

Menons le combat de la réindustrialisation

Ce 6 septembre à l’âge de 101 ans s’est éteint Marcel Boiteux. Les grands médias ont ignoré cette nouvelle mais n’ont pas oublié de nous informer de la sortie d’une série sur la vie de Bernard Tapie.

Depuis les années 80, les bâtisseurs ont été remplacés par des escrocs destructeurs d’emplois symboles de l’argent roi.

Si pour son décès, Le Monde titrait « L’ancien président d’EDF Marcel Boiteux, chantre du « tout-nucléaire, tout-électrique », est mort », la Fédération nationale des Mines et de l’Énergie (FMNE-CGT), elle, a écrit : « Marcel Boiteux est décédé. Ancien président d’EDF de 1979-1987, il fut un ardent défenseur du service public de l’énergie. Partisan de l’industrie nucléaire, il instaura la péréquation tarifaire ».

La lutte des classes est encore bien vivante. Les tenants du capitalisme mondialisé qui vouent aux gémonies le service public et la production depuis maintenant plus de 40 ans tiennent encore et toujours le même discours dans les médias et appliquent avec zèle la même politique destructrice d’emplois, d’entreprises et de services publics dans les gouvernements.

Il y a un besoin urgent de reconstruire nos outils de production dans de nombreux domaines

Du tournant de la rigueur de 1983 à aujourd’hui, nous avons subi 40 ans de destruction de notre modèle économique et social :

– 40 ans de privatisation de nos outils de production publics, car il était intolérable que les plus-values ne tombent pas dans les poches des capitalistes mais dans celles des ouvriers et des ouvrières, comme dans celles de la population tout entière. C’est ce qu’avait permis un EDF-GDF public et une politique de péréquation tarifaire nous protégeant des errements d’un pseudo-marché de l’électricité,

– 40 ans de destruction de nos outils de production avec l’ouverture d’un marché soit-disant « libre » et « non faussé » avec ses lots de licenciements, de perte de savoir faire et de mépris pour la classe ouvrière, dans le seul intérêt du capital mondialisé,

-40 ans de déliquescence des services publics par un sous-financement chronique pour mieux justifier sa vente au privé morceau par morceau transformant des institutions solides, au service de la population et de très grande qualité, en simples prestataires de services à des clients (éducation, santé, transports,…).

Les richesses ne se partagent que si on les produit. Il y a un besoin urgent de reconstruire nos outils de production dans de nombreux domaines (énergie, chimie, sidérurgie, médicaments, semi-conducteurs,…).

Mais le partage des richesses ainsi produites ne se fera pas non plus sans contrôle public, en commençant par les productions stratégiques comme l’énergie. La reconquête d’un pôle public de l’énergie et la disparition des parasites que sont les fournisseurs dits alternatifs doit être un de nos objectifs politiques prioritaires.

Patrick Coronas,

membre de l’exécutif départemental

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