Après des années d’une gestion de l’eau qui faisait fi de l’insuffisance de la ressource par rapport aux prélèvements, et avec les effets désormais palpables du réchauffement climatique : l’eau manque gravement. C’est ce que chacun.e peut malheureusement constater sur notre territoire en jetant un œil aux rivières à sec même en hiver ou encore à l’état des sols. C’est aussi ce que vient confirmer durement l’étude Hydrologie, Milieux, Usages, Climat menée par Suez pour l’Établissement Public Territorial de Bassin de la Vienne.
Cet état des lieux devrait présider au débat sur la gestion de l’eau, il devrait alors pousser la force publique à accompagner les agriculteurs, qui devront composer avec des réductions drastiques d’eau, à affronter la transition vers des modes de production agro-écologiques.
La mobilisation annoncée en Poitou du 24 au 26 mars sera donc de nouveau cruciale
Le préfet de la Vienne avait lui-même reconnu que « dans certains secteurs, cela revient à arrêter l’irrigation » et que « personne ne sait transformer un modèle économique en deux ans ». Il avouait ainsi, après avoir signé le fameux « protocole d’accord » pour la construction de 30 méga-bassines contre l’avis des comités de bassin, de collectivités, producteur d’eau potable, associations de protection de l’environnement et des consommateurs ou encore syndicats agricoles du département… qu’il savait pertinemment qu’elles n’étaient pas un outil au service de la transformation du modèle. Ajoutant même « on ne sauvera pas tout le monde », il confirmait alors qu’il s’agit bien d’utiliser l’argent public pour privatiser de gigantesques masses d’eau et ainsi préserver pour quelques années encore les profits de quelques sociétés agro-industrielles. Quitte à sacrifier l’alimentation en eau potable, les milieux aquatiques, les autres agriculteur.rices… bref l’intérêt général.
Voilà ce qui se joue depuis quelques années en Poitou. Mais à mesure des mobilisations, les médias nationaux et internationaux s’emparent du sujet. Les moins informé.es entrevoient alors clairement le comportement de l’État vis-à-vis des voix discordantes pour ce qu’il est. Et c’est aussi le cas de plus en plus d’élu.es de tous bords qui avaient pourtant accordé leur confiance à la préfecture.
La mobilisation annoncée en Poitou du 24 au 26 mars sera donc de nouveau cruciale. A n’en pas douter, les préfectures mettront leur territoire en état de siège et n’hésiteront pas à user de la force contre la population. Mais la détermination et l’organisation permettront cette fois encore aux manifestant.es à pied, à vélo, en tracteur… venu.es des rives du Clain, de la Sèvre, du monde entier, en bleu de travail, d’agir de concert pour la défense de l’eau et la protection des communs.
Pierre Beaufort et Hugo Blossier
Au programme :
Vendredi 24 Mars
15h : accueil du convoi de tracteurs à Lusignan
En soirée à Melle : Table ronde et débats sur les luttes paysannes et les enjeux de l’eau avec des délégations internationales.
Samedi 25 Mars
10h, Sainte-Soline et/ou Mauzé-sur-le-Mignon : Manifestation (points de départ du convoi à 8h parking Auchan Sud à Poitiers, renseignements auprès de la fédération).
En soirée à Melle : concerts et festivités
Dimanche 26 Mars
Toute la journée à Melle : Balades, débats, spectacles et animations pour tou.tes.
Infos sur le site de Bassines Non Merci