Communiqué du PCF 86 du 15.09.22 :
Les communistes appellent les collectivités à désobéir au préfet !
Dans des propos rapportés par la presse de ce jour, le préfet de la Vienne s’en prend à la mairie de Poitiers et à Grand Poitiers, leur intimant de retirer les subventions qu’elles ont accordées à l’association Alternatiba pour l’organisation du village des alternatives de ce week-end.
Rappelons qu’Alternatiba est un mouvement non-violent, qui met en débat des propositions pour répondre à la crise climatique et à l’urgence sociale, et qui est reconnu d’utilité publique. L’événement de ce week-end est aussi un moment de culture, d’échange et de convivialité auquel de nombreux acteurs du quartier participent et que les collectivités ont logiquement décidé de soutenir par des subventions votées démocratiquement en conseil !
Le mal nommé « contrat d’engagement républicain », issu de la loi « séparatisme » sous prétexte de lutte contre l’intégrisme religieux, a été vivement combattu par tous les défenseurs des libertés républicaines fondamentales et notamment associatives qui craignaient son utilisation arbitraire et à des fins politiques… Nous y sommes donc !
Au village d’Alternatiba, c’est l’atelier traitant de la désobéissance civile qui provoque l’ire du préfet qui y voit une menace. Rappelons que la loi n’a pas toujours raison, qu’elle peut être bien injuste et qu’il faut parfois braver les interdits pour faire progresser les droits de tou.te.s. De grandes figures et nombre d’avancées historiques en témoignent, certains de leurs noms sont désormais portés fièrement par nos rues et bâtiments publics. Les exemples ne manquent pas : Nelson Mandela, Gandhi, Rosa Parks… Signalons encore les premières femmes présentées aux élections en France en 1925 par les communistes alors qu’elles n’avaient même pas le droit de vote !
Quand l’État lui-même est condamné pour inaction climatique, quel autre choix que l’action citoyenne et collective ?
En revanche, combien sont les ministres qui ont été pris à s’affranchir de la loi pour leurs intérêts personnels, combien sont les ultra-riches et les grandes entreprises qui trichent avec les lois du travail ou de l’environnement, qui fraudent le fisc et les cotisations sociales et continuent pourtant d’être abreuvées d’argent public ? On aimerait entendre un préfet hausser le ton sur ces sujets pour l’intérêt général !
Essentialiser la République dans ses lois et autorités actuelles est un glissement autoritaire très grave dont les Macronistes nous ont désormais habitué… mais auquel nous sommes encore heureusement nombreux à nous opposer et à appeler les collectivités à faire de même !