Une motion concernant la construction d’une autoroute de Poitiers à Limoges était soumise à l’approbation de l’Assemblée Départementale (à retrouver ici). Les élus du groupe Vienne en Transition (VET) ont voté contre.
Ludovic Devergne, le président, a dénoncé le fait que le Département voulait « ménager la chèvre et le chou » avant de rappeler que les élus VET étaient catégoriquement opposés à la création d’une autoroute pour une multitude de raisons : artificialisation de terres, coût exorbitant pour les habitants, privatisation par une concession, inadéquation aux besoins de déplacement des habitants, suppression de la gratuité des déviations de bourgs existantes.
Dans la continuité, Florence Harris a pris la parole pour rappeler la nécessité de miser davantage sur le ferroviaire que sur l’autoroute. Elle a également insisté sur le fait qu’une autoroute pèserait davantage sur les finances des ménages les plus pauvres.
Intervention complète de Florence Harris ci-dessous.
« Pour compléter la déclaration de Ludovic Devergne, je souhaite vous signaler que dans la contribution qui nous a été proposée, il y a un manque : les alternatives à la voiture ne sont pas évoquées. Et pourtant, la France s’est engagée au respect des accords de Paris et à diminuer la production des gaz à effet de serre. Aurait pu être proposé le renforcement des transports en commun, notamment ferroviaire et le transport ferroviaire de fret. Auraient aussi pu être proposés la multimodalité aux personnes, augmenter le nombre de dessertes. Tout cela contribue au développement économique des villes tout le long de l’axe Poitiers-Limoges.
Et puis, comme l’a évoqué Ludovic Devergne, le budget pour payer le péage ne sera pas à la portée de toutes les bourses. Un trajet Lussac-Poitiers reviendra à 200 € par mois. Cette somme, combinée à l’augmentation du prix des carburants, rend prohibitif l’accès à cet axe rapide, et cela contribuera à creuser les inégalités sociales, car souvent les personnes qui habitent en milieu rural s’y installent pour des raisons économiques ; le prix de l’immobilier dans les grandes villes étant inabordable pour les foyers modestes. Depuis la crise sanitaire, le télétravail s’est développé et l’immobilier a flambé dans certains quartiers de Poitiers. »