Éditoriaux Féminisme

La révolution sera féministe

Pour reprendre les mots de Lorraine Questiaux, que nous avions invitée pour notre université d’été de 2019, le capitalisme « puise sa subsistance même dans les outils de violences symboliques que le patriarcat dissémine en chacun·e de nous. (…) Être élevé·e dans une famille (puis une société) qui valide (ou reproduit inconsciemment) les inégalités entre ses membres (entre les partenaires du couple, les femmes et les hommes, entre les parents et les enfants, entre les aîné.e.s et les cadet·te·s) c’est être conditionné·e à adhérer aux systèmes capitaliste et raciste en ce qu’eux aussi « normalisent » et banalisent l’infériorité d’un groupe d’humains ! Heureusement ce conditionnement n’est pas une fatalité ! ».

Il n’y a 
de féminisme qu’universaliste lutte des 
classes

En effet, il n’y a aucune justification scientifique à l’infériorité des femmes. La domination masculine est bien construite socialement. Elle est le résultat d’une histoire humaine violente tout comme la domination de classe ou de « race ». Les systèmes capitaliste, raciste et patriarcal partagent en commun la même matrice : l’acceptation, consciente ou inconsciente, de la domination de certains êtres humains sur d’autres. C’est le point de départ idéologique de notre féminisme que nous pouvons qualifier de « féminisme lutte des classes ». Tout autre « féminisme » (de droite, capitaliste…) n’est qu’une illusion ou un leurre. Il n’y a de féminisme qu’universaliste lutte des classes : lutter contre une domination c’est forcément lutter contre toutes car cette lutte suppose de contester l’inégalité de valeurs, de besoins et de droits entre des êtres humains. C’est affirmer l’égalité entre toutes et tous, qui est une base de la société post-capitaliste que nous appelons communiste.

Le programme porté par Fabien Roussel se situe donc au bon niveau sur cette question quand il fixe parmi ses 6 objectifs le n°5 titré : « l’heure de la révolution féministe. Pour en finir avec les inégalités, la violence, la société patriarcale » et qu’il conclue son introduction par cette affirmation : « sans révolution féministe, il n’existera pas de transformation réelle et profonde de la société. »

Yves Jamain,
membre du secrétariat départemental

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