Hommages

Invitation. Hommage à France Bloch-Sérazin

France Bloch-Sérazin dans le jardin de la maison de la Mérigote à Poitiers

Nous vous invitons à participer le dimanche 12 février à la cérémonie d’hommage à France Bloch-Sérazin qui se tiendra à 11 heures dans le parc de la Mérigote, au 138 rue de la Mérigote à Poitiers.

La Villa Bloch à la Mérigote à Poitiers.

Il y a 80 ans, le 12 février 1943, elle était assassinée par les nazis à Hambourg en Allemagne. Résistante communiste de la première heure, elle combattait le fascisme, l’occupation de notre pays et la collaboration du régime de Pétain.

Née à Paris le 21 février 1913, France est la fille de l’écrivain Jean-Richard Bloch. Ils habitent Poitiers et France passe l’essentiel de son enfance dans leur propriété de ‘‘La Mérigote’’. Elle obtient ses baccalauréats de Philosophie (1930) et de Mathématiques (1931) en ayant suivi les cours du Lycée de Jeunes Filles (l’actuel lycée Victor Hugo). Toujours classée parmi les cinq meilleures (sur vingt-quatre), elle obtient un deuxième prix en histoire et en histoire naturelle.

Étudiante à la faculté des Sciences de Poitiers (1931-1934), France Bloch y obtient une licence de Chimie Générale. Elle quitte alors le Poitou en 1934 et devient assistante au Service central de la Recherche scientifique de l’Institut de Chimie à Paris.

À l’époque du Front populaire, elle entre « dans une action réelle », milite contre la montée des fascismes, notamment contre la non-intervention française dans la Guerre civile espagnole.

Résistante communiste de la première heure, 
elle combattait le fascisme, l’occupation 
de notre pays et la collaboration

France adhère au Parti communiste en août 1937. C’est là, dans la section du XIVe arrondissement de Paris, qu’elle rencontre Frédéric (dit Frédo) Sérazin, ouvrier-tourneur à l’usine automobile Hispano-Suiza à Paris, syndicaliste CGT et militant communiste depuis la fin des années vingt. Ils se marient le 13 mai 1939. Ils ne profitent pas longtemps de leur bonheur conjugal. Dès la déclaration de guerre, le 3 septembre 1939, France et Frédo se lancent dans la Résistance. En novembre 1940, à la suite du premier statut des juifs, France est congédiée de son laboratoire. Elle s’engage parmi les premières femmes membres des « Organisations spéciales » créées par le PCF clandestin pour assurer la défense des militants et effectuer les premiers sabotages.

Fin mars-début avril 1942, elle séjourne pour la dernière fois durant quelques jours à La Mérigote, avec son fils Roland et des membres de sa famille.

Recherchée par les services de la Brigade spéciale de Police, elle est arrêtée le 16 mai 1942, et emprisonnée à la prison de la Santé. Elle y est interrogée et torturée.

Condamnée à mort, elle est guillotinée à la maison d’arrêt de Hambourg le 12 février 1943. Ainsi s’achèvent trente ans de vie seulement, mais une existence passionnée, courageuse, sans concession face au danger. Dans la deuxième lettre qu’elle écrit avant de mourir, elle redit sa force de conviction : « Beaucoup de camarades vous renseigneront sur ce qu’a été notre, ma captivité. Je ne vous la raconte pas, je n’en ai d’ailleurs pas envie. Ce que je veux, c’est vous dire au revoir. Je meurs sans peur. Encore une fois, la seule chose affreuse, c’est de se quitter. Je serai très forte jusqu’au bout, je vous le promets. Je suis fière de tous ceux qui sont déjà tombés, de tous ceux qui tombent chaque jour pour la libération » (lettre à ses amis écrite le 12 février 1943 à Hambourg).

Le 11 novembre 1946, deux plaques commémoratives ont été apposées sur la façade de l’immeuble où France et Frédo avaient habité, 1 rue Monticelli à Paris, afin de rendre hommage à leur combat.

La ville de Poitiers n’a pas oublié France Bloch-Sérazin : le collège du quartier de Beaulieu porte son nom depuis 1980, une rue du quartier du Pâtis depuis 2002 ; le lycée Victor Hugo a donné son nom à sa salle polyvalente en 2008 ; à l’Université de Poitiers, au bâtiment de chimie, une stèle a été mise. Reconnue « Mort pour la France » en 1946, puis « Déporté Résistant » en 1956, ses cendres sont rapatriées d’Allemagne en janvier 1958, inhumées au Cimetière National du Struthof (Alsace).

Jean-Jacques Guérin

Président de VRID (Vienne Résistance Internement Déportation)

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