Lors de la séance publique du Conseil Départemental de la Vienne, le 17 mars 2022, l’Assemblée a voté l’octroi d’une subvention de 70.000€ à l’équipe de France de volleyball lui permettant de s’installer à l’Arena du Futuroscope pour deux semaines pour un stage qui se clôturera par deux matchs amicaux.
Si Florence Harris se réjouit du fait que quelques actions seront aussi menées à destination du grand public, elle a aussi regretté la tendance du Département, une nouvelle fois formulée, à se livrer à de grands projets, à des fins communicationnelles. Les engagements pris par l’équipe de France de volleyball (p. 4) sur demande du Conseil Départemental en témoignent.
Cette même somme pourrait financer l’ouverture de deux postes, dont la Maison Départementale des Personnes Handicapées pourrait amplement se réjouir, comme une multitude d’autres services départementaux aujourd’hui en tension. On notera également que lors de la même séance, l’Assemblée Départementale a voté une aide pour l’Ukraine qui s’élève à moins de la moitié de la subvention accordée à l’équipe de volleyball, soit 30.000€.
La décision d’accorder 70.000€ à l’équipe de France de volleyball pour deux semaines de présence rend compte de l’absence de tout sens des priorités de l’exécutif départemental.
Intervention complète de Florence Harris ci-dessous.
« Ces JO vont coûter cher au département. 70 000 euros pour accueillir l’équipe de volleyball, et peut-être 180 000 de plus pour voir transiter sur notre territoire la flamme olympique. Je n’ai rien contre le sport de haut niveau ou les jeux olympiques qui sont une véritable fête et l’on peut se réjouir de leur organisation dans notre capitale française, en espérant qu’elle sera bénéfique pour toutes et tous et que le maximum de personnes pourra en profiter. Mais enfin, quel objectif poursuivez-vous en accordant de telles subventions ?
Peut-être espérez-vous susciter de nouvelles vocations afin d’augmenter la pratique sportive dans notre département ? Ou bien peut-être avez-vous pour seul objectif d’offrir un grand spectacle ?
Dans le premier cas, aussi louable soit l’intention, je vous le dis : vous vous trompez. Ce ne sont pas les vocations qui manquent, mais les moyens. Alors, il me semblerait bien plus juste que tout cet argent soit directement alloué à la mise en place d’une politique inclusive par une tarification solidaire, ou des dispositifs spécifiques à destination des mères seules, des personnes âgées, bref, de toutes les personnes qui sont aujourd’hui ignorées par la politique dite du « sport pour tous ».
Dans le second cas, ce serait un choix irresponsable. Nous savons tou·te·s que le budget des collectivités est limité et que les sommes allouées à un poste ne le seront pas à un autre, alors ayons le sens des priorités. Dans l’immédiat, nous avons mieux à faire des fonds publics : les travailleur·euse·s MDPH, de la DGAS ou des archives départementales, seraient très content·e·s de voir leur institution dotée d’une telle somme.
Dans le sport comme ailleurs, nous avons intérêt à traiter des problèmes de fond, en faisant en sorte qu’il devienne un droit plein et entier, tant il est émancipateur, tant il contribue au bien-être, à la santé, à la prévention des maladies, plutôt que de nous livrer à la faiblesse de cette politique spectacle. Je tiens tout de même à souhaiter bonne chance à l’équipe de France de volley-ball ! »