Au sein d’une nouvelle majorité à Poitiers et Grand Poitiers qui souhaite mettre l’accent sur l’écologie et le social, les 6 élu.e.s communistes viennent de passer une première année de leur mandat et ont fait le point devant l’Assemblée Générale des communistes de Poitiers dernièrement.
La Vienne Démocratique en retranscrit les grandes lignes.
Sans surprises, avec la politique d’asphyxie budgétaire des collectivités mise en œuvre par l’état et avec la gestion de la crise sanitaire de surcroît, les marges de manœuvre budgétaires étaient assez faibles. Trois leviers pouvaient être actionnés : Augmentation de la fiscalité, diminution des services ou des subventions aux associations. Il a été décidé d’augmenter la capacité d’investissement de la ville et de Grand Poitiers sur la durée du mandat.
Samira Barro-Konaté
Conseillère municipale déléguée aux vacances pour tous.
C’est une nouvelle délégation. La préparation a été très courte pour réussir à faire partir en vacances les premiers bénéficiaires dès l’été 2020, et surtout alors qu’il n’y avait pas de service spécifique. Le travail a été fait en partenariat avec le Secours Populaire et Ekitour. Le budget a été doublé en 2021 et un chargé de mission a été recruté. Deux axes d’intervention : des appels à projet pour des prestataires (achat de séjours, 1800 journées en 2021) pour la moitié du budget, l’autre moitié du budget finance les associations de la ville pour des projets autour des vacances (2000 journées en 2021).
Il faut maintenant pérenniser le dispositif et le travail sur le projet de rénovation du bois de St-Pierre commence.
Coralie Breuillé-Jean
Adjointe aux solidarités et à la santé, vice-présidente du CCAS
C’était un objectif pour les communistes de Poitiers de récupérer cette délégation. L’objectif est que la justice sociale rayonne sur toutes les politiques de la ville.
La 1ière année de mandat a été marquée par la crise sanitaire : beaucoup d’énergie et d’argent pour monter le centre de vaccination (l’État est censé rembourser), pour ouvrir la halte-répit (provisoire) pour accueillir celles et ceux qui n’étaient pas reçus par le 115. Les subventions aux associations de solidarité (restos du cœur, banque alimentaire…) ont été relevées car les dons des particuliers et des supermarchés étaient en recul alors que les besoins ont augmenté.
Le travail avec l’état et les associations a commencé pour la création d’un accueil de nuit pour les personnes à la rue, avec l’idée d’utiliser le logement comme première entrée d’un accompagnement social plus complet.
Sur l’action sociale déléguée par le département, une renégociation a eu lieu pour arriver à 100 bénéficiaires suivis par agent du CCAS au lieu de 140 auparavant.
La « prime grand-âge » issue du Ségur de la santé a été élargie pour différentes professions de santé qui en étaient exclues.
Laurent Lucaud
Conseiller municipal délégué à la tranquillité publique puis au logement insalubre, Vice-Président de Grand Poitiers délégué à l’eau et l’assainissement.
La première année a été marquée par la volonté d’améliorer les conditions de travail des agents de la police municipale (recrutement, revalorisation, nouveaux locaux. Le début d’exercice a permis d’établir des liens avec les différents partenaires institutionnels, d’appréhender des problématiques nouvelles pour le groupe d’élus communistes tout en mettant en avant des points politiques essentiels (refus de l’armement pour les policiers municipaux et de la vidéo-surveillance). La mission, trop lourde au regard des autres fonctions, a été confiée à un nouvel adjoint.
Désormais délégué au logement insalubre, il faudra travailler notamment à notre projet de « permis de louer », pour lequel on part de zéro.
Concernant la mission communautaire à l’eau et l’assainissement, les objectifs sont la protection de la ressource en eau (qualité et quantité, traitement des eaux) et le maintien de la qualité du service rendu au public (nombre d’agents, formation, conditions de travail…). Plus l’eau brute est de qualité plus il est facile et peu onéreux de fournir de l’eau saine. L’action est donc portée sur la mise en place de Zone Sous Contrainte Environnementale sur plusieurs zones de captage d’eau ainsi que des programmes volontaires (engagement des agriculteurs) sur d’autres zones. Représentant Grand-Poitiers dans plusieurs instances qui touchent à l’eau, un travail important y a été réalisé en coopération avec Eaux de Vienne et l’Établissement Public Territorial de Bassin pour limiter les risques et intervenir sur les projets de « bassines » pour l’irrigation que l’État et les irrigants veulent construire. D’autre part, le remplacement des branchements plomb et la modernisation du réseau se poursuivent : ce travail engagé depuis le dernier mandat a permis de faire passer le rendement du réseau de 72 % à 88 % (réduction des fuites). Un système de détection des pics épidémiques dans les eaux usées a été mis en place.
Des investissements lourds sont à prévoir : modernisation de la station d’épuration de la Folie (plus gros bâtiment industriel de Grand Poitiers). Une réflexion est engagée pour pouvoir transformer les boues d’épuration en biogaz qui serait utilisé pour le réseau de chaleur grâce à la méthanisation.
Christian Michot
Conseiller municipal délégué à l’engagement citoyen et à la vie associative.
Sans moyens ni service dédié pour l’instant (se met en place au fil de la réorganisation des services), le travail se fait en lien avec les conseils de quartier, le conseil communal des jeunes, et la future assemblée citoyenne. Le lien avec les associations est important (3000 associations à Poitiers qui emploient 3000 ETP), la ville leur consacre 20M€ en subventions directes et indirectes. Un des objectifs c’est que toutes les associations de la ville soient traitées de la même façon (ce qui n’était pas vraiment le cas auparavant), et de leur simplifier la vie (notamment les démarches administratives) par de l’accompagnement humain.
Kentin Plinguet
Adjoint à la jeunesse et à la vie étudiante.
On considère la jeunesse à Poitiers de 12/13 ans à l’indépendance dans la vie active (autour de 27 ans). Un tiers de la population est étudiante (27 000). Les objectifs poursuivis sont d’aider les jeunes et étudiants précaires, d’ancrer les jeunes et les étudiants dans la ville en favorisant leur insertion dans la vie de la cité, dans l’emploi local. Un travail est en cours sur des assises de la jeunesse pour construire avec les jeunes les politiques qui les concernent. Une charte du service civique qui vise à éviter les dérives de l’emploi déguisé et à mieux accompagner vers l’insertion sera mise en place. Le rôle du conseil communal des jeunes ainsi que le statut des jeunes élu.e.s vont être renforcés.
Au Conseil d’Administration d’Ekidom et à sa commission des finances, un travail est engagé pour dégager 1 million d’euros en renégociant les intérêts des emprunts.
Nathalie Rimbault-Hérigault
Adjointe au patrimoine municipal et aux Établissements Recevant du Public.
La ville de Poitiers possède un énorme patrimoine public (267 000 m2), qu’il faut gérer, entretenir… Un patrimoine « à énergie positive » est visé, cela concerne toutes les constructions, modernisations et réhabilitations. Un travail est engagé sur l’harmonisation des conditions de la location/prêts de locaux aux associations. Un des gros sujets est de trouver un lieu qui convienne aux syndicats qui occupent la Maison du Peuple, laquelle ne pourra être rénovée et sera vendue.