Éditoriaux

Réussir la rentrée sociale

 

La période estivale aura cette année été particulière avec des mobilisations « anti-passe sanitaire » qui interrogent. Le choix du passe sanitaire, plutôt que la vaccination obligatoire, est symptomatique d’un libéralisme qui fait reposer une politique sanitaire sur des choix individuels. Les inquiétudes sur les inégalités créées par le passe sanitaire sont légitimes, mais on retrouve dans ce mouvement « ovni » des ingrédients (complotisme, défiance irrationnelle à l’égard des vaccins…) qui constituent un terreau que l’extrême droite tente d’exploiter à son profit. On peut aussi y voir un révélateur de l’abîme politique dans lequel s’enfonce le pays. Le pouvoir Macronien exploite la situation en jouant la carte d’un pouvoir éclairé et raisonnable qui protégerait sa population face à des hordes d’ignorants haineux. Il entretient l’impasse démocratique qui lui permet de se maintenir au pouvoir, renforce le « confusionnisme », divise et détourne l’attention : le président de la république confirme la mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage dès le 1er octobre et assure ainsi les Français de sa détermination à continuer la destruction méthodique des protections sociales et des services publics… alors que les patron du CAC40 voient leur rémunération augmenter de 40 % en 2021. Comme le dit Fabien Roussel « Le coronavirus est devenu le partenaire officiel du Medef. C’est honteux ».

la rentrée sociale est aussi un enjeu dans la perspective des élections nationales qui se profilent

Les organisations syndicales tentent de résister et d’organiser la riposte. Elles annoncent des mobilisations dès la rentrée dans les différents secteurs avec une perspective de mouvement unitaire interprofessionnel le 5 octobre. Ces mobilisations seront décisives pour faire échec aux projets du gouvernement mais la réussite de la rentrée sociale est aussi un enjeu dans la perspective des élections nationales qui se profilent. En effet, mettre sur le devant de la scène les questions de santé publique, de l’industrie, de l’emploi, des services publics, des modes de production et de consommation pour engager l’indispensable transition écologique est un enjeu majeur pour que les vrais défis soient au cœur des élections et pour réussir à construire des majorités d’idées, contribuer à ce que s’ouvrent des voies alternatives au capitalisme qui fait la preuve de son inefficacité sociale, écologique et économique. Le PCF s’inscrit dans cette perspective et y contribuera pour engager la riposte idéologique à travers de multiples initiatives politiques au niveau national et dans la Vienne dans les mois qui viennent.

Yves Jamain

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