Conférence de presse du 15 septembre 2021
Depuis bientôt un an nous menons une campagne européenne pour faire du vaccin et de possibles futurs traitements contre le Covid des biens publics mondiaux.
D’abord parce que c’est indispensable si nous voulons éradiquer la maladie, pour l’heure des millions de personnes à travers le monde sont encore privées de vaccin parce que « la recette » est détenue par quelques entreprises qui ont déjà accumulé des milliards grâce à la vente du vaccin aux pays les plus riches et qui n’ont aucun intérêt à voir l’épidémie s’arrêter.
Ensuite parce que ce sont aussi des milliards d’argent public versés pour la recherche qui ont permis leur découverte, il est donc normal que le vaccin soit à disposition de tou.te.s.
Enfin parce qu’il est nécessaire de faire la transparence la plus totale sur les contrats passés entre États ou UE et géants pharmaceutiques, c’est une des manières de donner confiance en ce vaccin plutôt que la voie du chantage qu’a choisi le président.
Je glisse donc vers l’actualité récente et le fameux passe sanitaire. Pour nous c’est une faute politique très forte, une entreprise de division très profonde. Tout cela pour un coup politicien, pour tenter de s’assurer une réélection en renvoyant toute contestation, toute opposition à la politique du gouvernement dans le camp des complotistes et de l’extrême droite. C’est très grave.
Mais plus cynique encore, de l’autre main, Emmanuel Macron et son gouvernement continuent de fermer des hôpitaux, des lits… le nombre de personnes en France qui n’a pas accès à un spécialiste ou même un médecin traitant continue d’augmenter… pas étonnant que les zones où les chiffres de la vaccination sont à la traîne sont aussi celles où les services publics et la médecine sont les moins développées. Comment voulez-vous résoudre ainsi la crise sanitaire ? Comment voulez-vous que les Français aient confiance en cette stratégie sanitaire ?
À l’inverse de ces décisions arbitraires, comme depuis le début de cette crise, nous avons besoin de démocratie sanitaire, d’un maillage territoriale de la santé avec du personnel en nombre, bien formé et bien équipé dans les Hôpitaux, des centres de santé publics de proximité qui accueillent inconditionnellement et pratiquent une éducation populaire à la santé. Il faut donc pour cela un nouvel âge de la sécurité sociale… En cette rentrée, les candidat.e.s à la présidentielle commencent à afficher leurs propositions, nous voulons alerter : tou.te.s celles et ceux qui aujourd’hui parlent de réduire les cotisations sociales (et ils sont malheureusement trop nombreux) en faisant miroiter quelques euros de salaire comme l’avait fait Macron ne vous disent pas que ce sera au détriment de votre santé et celle de vos proches. Plus une voix ne doit aller pour elles et eux !
Quelques mots sur cette séquence électorale qui s’ouvre. Pour l’instant nous sommes dans le piège de la Vème République et du présidentialisme et nous le regrettons bien. Aucun candidat de gauche ne semble pour l’instant pouvoir accéder au second tour, nous avons donc besoin de séduire sur nos programmes respectifs, de les discuter, de les confronter à la population. C’est ce que nous, communistes, allons faire prochainement dans la Vienne. D’ici la fin de l’année nous tiendrons plusieurs initiatives publiques thématiques ouvertes à tou.te.s aux quatre coins du département, pour rencontrer, échanger, élaborer ensemble pour pouvoir relever « le défi des jours heureux » avec notre candidat Fabien Roussel.
La première de ces initiatives se tiendra le 19 octobre à Châtellerault à la salle de la Gornière, nous y avons évidemment choisi le thème de l’emploi et nous y invitons particulièrement les salarié.e.s et leurs familles qui se sont battu.e.s ou se battent encore pour leur emploi et l’avenir de ce bassin industriel. Nous avons des propositions et nous sommes bien décidé à affronter avec eux les puissances de l’argent pour relocaliser les productions, créer de l’emploi, augmenter les salaires, réduire le temps de travail…
Dans la Vienne, nous sommes les grands artisans du rassemblement à gauche
Suivrons plus tard des rencontres autour de la Jeunesse, qui a beaucoup souffert et qui a besoin de solutions d’urgences : nous proposons l’ouverture du RSA aux moins de 25 ans et la création d’un revenu étudiant. Mais la jeunesse est surtout l’avenir du pays, elle ne veut pas seulement survivre et elle devra relever de nombreux défi. Il faut donc investir massivement dans l’éducation, l’enseignement supérieur mais aussi garantir l’accès à l’emploi aux jeunes (nous proposons par exemple de créer un système de pré-recrutement vers la fonction publique pour les étudiant.e.s, puisqu’il y a besoin de milliers de personnels de santé, d’enseignement…).
Enfin nous inviterons à réfléchir au défi écologique qui est devant nous. Sur ce sujet il y a besoin de vérité, l’ampleur des transformations qui seront nécessaires dépasse largement le cadre de l’action individuelle, il faudra là aussi des politiques publiques extrêmement ambitieuses et une mobilisation collective très puissante pour reprendre la décision sur ce que nous voulons produire et comment nous voulons le produire…. On touche là au cœur du système capitaliste qu’il est indispensable de remettre en cause pour la survie de l’Humanité.
Pour finir sur 2022, j’ai commencé par le piège du présidentialisme dans lequel nous sommes, les communistes de la Vienne ne s’y résoudrons pas ! Nous n’abandonnerons pas l’idée de faire gagner les forces de progrès, il y en a tant besoin après des années d’un pouvoir violent et tout tourné vers les intérêts des plus riches. Dans la Vienne, nous sommes les grands artisans du rassemblement à gauche, ce qui nous a conduit à de belles réussites dernièrement à Poitiers, à Châtellerault ou bien encore aux dernières départementales. Nous avons la même ambition pour le pays, nous inviterons fin octobre l’ensemble des forces de gauche à se retrouver localement et à poser les bases d’un « pacte d’engagement communs » pour les législatives, dans l’espoir de faire élire des députés de gauche dans la Vienne et pourquoi pas une majorité à l’assemblée !
J’ai évoqué de nombreuses propositions et une future majorité de gauche à l’assemblée, la condition pour tout cela bien sûr c’est une rentrée sociale à la hauteur des enjeux. D’abord pour contrer les mauvais coups qu’annoncent encore Macron : retour de la réforme de l’assurance chômage, nouvelle réforme des retraites…
Les travailleur.se.s ont énormément donné depuis le début de cette crise, certain.e.s ont dû travailler sans compter, d’autres ont été privé d’emploi, ils ont rogné sur tout. Ils et elles avaient déjà été bien malmené.e.s avant cela par les derniers gouvernements, aujourd’hui ils voient en plus les tarifs de l’énergie exploser, le prix des pâtes aussi… et pendant ce temps, les milliardaires, les grands patrons et les plus grandes entreprises font des records de bénéfices, empilent les milliards. Ça suffit, c’est à leur tour de payer ! Alors ne soyons pas timides, on peut revendiquer davantage pour les salaires, les services publics, la protection sociale… Rien n’est impossible, les cheminots allemands ont tout dernièrement obtenus une hausse de salaire après plusieurs jours de grève. Nous appelons donc à la grève et aux manifestations : dans l’éducation et l’action sociale le 23 septembre, avec les retraité.e.s le 1er octobre puis tou.te.s ensemble en intersyndicale interprofessionnelle le 5 octobre pour les salaires, l’emploi et les conditions de travail et d’études.
Hugo Blossier
secrétaire départemental du PCF86
les jours heureux