Le 14 avril dernier, le conseil constitutionnel a validé la réforme des retraites. Dans les heures qui ont suivi, le président de la république a promulgué la loi comme une nouvelle provocation.
Si la réforme a été jugée conforme en droit, cela ne veut pas dire qu’elle est légitime. Mais ce jugement est venu conforter la méthode d’un exécutif qui, pour satisfaire les marchés financiers, n’écoute pas la majorité du peuple refusant de travailler deux ans de plus, qui humilie et bâillonne le Parlement en détournant des articles de la Constitution, qui piétine l’avis des syndicats unis et rassemblés. La crise sociale s’est confirmée en crise politique.
un exécutif qui, pour satisfaire les marchés financiers, n’écoute pas la majorité du peuple
Si le président pensait tourner rapidement la page et que tout reviendrait à la normale, encore une fois il s’est trompé. Ses déplacements ceux du gouvernement, largement relayés dans les médias, n’ont aucun effet sinon de renforcer la colère du pays qui s’exprime à chaque fois sur leur passage. Et les opérations de victimisation qui s’en suivent pour retourner l’opinion publique en leur faveur ne fonctionnent pas. A l’image des mensonges du député Houlié suite à la manifestation à l’occasion de sa visite « d’éducation à la citoyenneté » dans un lycée de la Vienne. L’exécutif est inaudible et plus personne ne le croit.
les opérations de victimisation qui s’en suivent pour retourner l’opinion publique en leur faveur ne fonctionnent pas
L’apaisement annoncé se réduit à annoncer de nouvelles attaques contre les travailleurs et entretenir un climat délétère en jouant de la matraque. Des jeunes humiliés et violentés dans les manifestations, des violences policières légitimées au sommet de l’État, des menaces à peine voilées contre des organisations syndicales, la Ligue des droits de l’homme et l’opposition de gauche, des manifestations interdites et des concerts de casseroles assimilés à des actes terroristes : le pourrissement est devenu la norme pour imposer un retour à « l’ordre » et écraser toute critique.
des concerts de casseroles assimilés à des actes terroristes : le pourrissement est devenu la norme pour imposer un retour à « l’ordre » et écraser toute critique
La bataille contre la réforme va se poursuivre. L’élan extraordinaire qui se manifeste dans le pays au travers de l’expression populaire et de l’unité syndicale n’est pas prêt de retomber, la mobilisation historique du premier mai l’a confirmé et les semaines qui viennent doivent le prolonger. Au nom de la justice sociale, au nom de toutes les travailleuses et travailleurs grévistes qui depuis des mois perdent des journées de salaire, nous devons gagner.
Chantal Sinault,
Membre de l’exécutif départemental, PCF86