Intervention de Coralie Breuillé-Jean, (adjointe aux solidarités et présidente du groupe communiste à la mairie de Poitiers) au conseil municipal du 29 mars 2021, à propos du budget.
Madame la Maire,
Cher·e·s camarades, cher·e·s ami·e·s, cher·e·s collègues,
Je prends la parole au nom des élu·e·s communistes pour saluer ce budget, à la fois cohérent, ambitieux et raisonnable, ce qui n’est pas antinomique.
Ne pas augmenter les taux d’imposition de la municipalité était un engagement de campagne : les finances de la Ville sont suffisamment saines et solides pour permettre de mener des projets ambitieux sans augmenter un impôt rendu inéquitable par la non-révision des valeurs locatives depuis 1973.
Les enjeux et projets sont nombreux, et je remercie M. l’Adjoint aux Finances de s’être essayé à la répartition du budget par pilier, démontrant ainsi l’équilibre entre écologie, justice sociale, et démocratie.
Il faut cependant se rendre à l’évidence : les interconnexions sont bien trop importantes pour réussir cet exercice. Parce qu’une maison de quartier ou une école pouvant être qualifiée de passoires énergétiques ne servent ni la planète ni les humains. Parce que des repas bios et locaux ne sont utiles que s’ils sont accessibles au plus grand nombre. Parce que la participation citoyenne ne peut être garantie qu’avec les moyens humains et financiers favorisant son accès pour tou·te·s.
Ces trois piliers, chacun·e d’entre nous les fait vivre, quelle que soit sa délégation. C’est cela qui fait notre cohérence et notre équilibre.
Sans doute nos actions auraient été facilitée par l’abandon de la politique d’austérité, par des dotations d’état à hauteur des enjeux, par une visibilité claire des financements à venir dans le cadre du Contrat Territorial Global.
Sans doute serait-il plus simple de mener à bien notre projet politique si chaque collectivité assumait les compétences qui lui sont déléguées, plutôt que de faire des choix qui vont à l’encontre du respect de l’environnement et de la justice sociale.
Il devait y avoir un monde d’après. On peut quand même dire que pour l’instant, il ressemble beaucoup au monde d’avant.
Pourtant, nous avons plus que jamais besoin de services publics, et donc de moyens pour répondre aux besoins de la population.
Des moyens humains, des hommes et des femmes, dont les conditions de travail, la formation tout au long de la carrière et le remplacement en cas de mutation ou de départ à la retraite méritent toute notre attention.
Des moyens d’investissement, pour garantir à chacun de bénéficier de tous les services que portent la collectivité dans les conditions les plus confortables possibles.
Des moyens financiers enfin, pour soutenir et accompagner les acteurs associatifs qui assurent une part non négligeable de ce service public, souvent auprès de celles et ceux qui en sont le plus éloignés.
Ce budget va dans ce sens. Tant mieux.
C’est un fait : nous faisons notre part, et même plus que notre part, nous, petite collectivité œuvrant localement face à la destruction orchestrée du « seul patrimoine de ceux qui n’en ont pas ».