Éditoriaux

Ne laissons pas passer cette occasion

La dissolution aussi brutale que dangereuse décidée solitairement par le président de la République a précipité la crise politique latente et mis le pays face au danger fasciste. La réponse rapide et courageuse des forces de gauche, à travers la constitution du Nouveau Front Populaire, a permis d’écarter du pouvoir le Rassemblement National, au moins momentanément. Malgré tout, élection après élection le danger grandit, alimenté par des politiques menées sans et contre l’immense majorité des habitant.es de notre pays.

Beaucoup de citoyen·nes ont retrouvé le chemin du combat politique, des liens se sont tissés. 
Il faut s’appuyer sur cette dynamique et la prolonger

Au moment d’écrire cet édito, au lendemain du second tour des élections législatives, on peut se satisfaire qu’aucun député du rassemblement national ne soit élu dans notre département. On peut également se féliciter de l’élection de Lisa Belluco pour le Nouveau Front Populaire et regretter que dans la deuxième circonscription, les trahisons d’anciens barons locaux revanchards ont fait le jeu de la droite, en permettant l’élection de Sacha Houlié.

Au niveau national, en plaçant en tête les candidat·es du Nouveau Front Populaire les électeur·rices ont sanctionné plusieurs décennies de politiques en faveur des plus riches dont on a vu la version la plus violente avec Macron. La gauche, en proposant une alternative de progrès, a su mobiliser et convaincre. Beaucoup de citoyen·nes ont retrouvé le chemin du combat politique, des liens se sont tissés. Il faut s’appuyer sur cette dynamique et la prolonger. Les communistes devront prendre toute leur part pour entretenir cette dynamique en y associant, comme nous avons pu le faire pendant la campagne électorale, les organisations syndicales et le mouvement associatif. Car l’heure est à l’action immédiate, les urgences démocratiques, sociales et environnementales sont nombreuses.

Mais la prudence et la vigilance sont de mise. Nous voyons, à l’heure où les tractations commencent en coulisse, que la bourgeoisie libérale ne reconnaît pas sa défaite. Elle va tout faire pour conserver le pouvoir et empêcher le moindre rééquilibrage du partage de la valeur en faveur du travail. D’un autre côté, au sein du Nouveau Front Populaire, les tentations sont grandes pour certains de céder à la facilité d’un gouvernement d’alliance de classe, avec une partie de la droite qui claironnait encore la semaine dernière « plutôt Hitler que le Front Populaire ».

Dans ce moment de flou, l’action éclairée et déterminée des communistes doit contribuer à éviter ces pièges. D’abord en assurant la survie du Nouveau Front Populaire, en lui permettant ensuite de devenir, avec l’ensemble des forces progressistes de notre pays, l’acteur d’un changement radical de politique. C’est le seul moyen pour soulager immédiatement nombre de souffrances des habitant·es du pays, repousser durablement l’extrême droite et viser l’émancipation.

Hugo Blossier et Christophe Sicot,
membres de l’exécutif départemental

Laisser un commentaire