Commandée dans le cadre du protocole d’accord pour la construction des mégabassines dans la Vienne, l’étude HMUC (Hydrologie Usages Milieux Climat) doit déterminer où ces ouvrages seraient supportables pour les milieux aquatiques, pour quels volumes et quels usages. Les premiers résultats ne vont pas dans le sens espéré par le Département, fervent défenseur des projets de retenues. Est-ce alors aux élu·es départementaux·ales de contester une étude scientifique ? C’est la question que soulève la présentation par la majorité départementale d’une délibération proposant à l’assemblée de rendre un “avis défavorable” sur l’étude HMUC (Hydrologie Usages Milieux Climat). Florence Harris est intervenue pour dénoncer la démarche et mettre la majorité face à ses contradictions.
L’intervention :
Vous tentez de discréditer cette étude et vous pointez les conséquences socio-économiques. C’est que vous avez bien conscience (comme tout le monde qui voit le niveau des rivières) qu’il va falloir utiliser bien moins d’eau. Le préfet de la Vienne avait lui-même reconnu que « dans certains secteurs, cela revient à arrêter l’irrigation ».
Donc, nous avons raison depuis le début : il y a urgence à faire un autre partage de l’eau à partir de l’état de la ressource et en priorisant l’eau potable et les milieux.
Nous, élu·e∙s, collectivités, associations de consommateurs, de protection de l’environnement, producteurs d’eau potable, EPTB, syndicats de rivières, syndicat agricole, avions raison de demander l’élaboration d’un véritable PTGE. Et c’est dans le cadre de ce PTGE que devrait figurer une étude socio-économique.
Nous avions raison de demander à ce que l’argent public soit utilisé pour accompagner les agriculteurs à affronter le changement de modèle.
Le département prend un très grand risque à s’entêter à servir la tentative de sauvegarde des profits de quelques-uns contre l’eau potable, les milieux, et les petits irriguant qui ne pourront plus arroser…
Il est encore temps de se remettre au service de l’intérêt général.