La crise multiforme que nous vivons est l’expression d’une crise du système. Le capitalisme repose sur des fondements absurdes, il engendre ses propres contradictions qui deviennent de plus en plus intenables. Nos gouvernants ont la vue basse. Serviteurs zélés du capital ils font tout pour le taux de profit alors que, comme Marx l’a démontré, sa baisse tendancielle est inéluctable. En plus, nous butons sur les limites de ce que la terre et la nature peuvent donner. Les marges de manœuvre existent encore. Par exemple libéraliser encore plus les services publics et la solidarité. C’est ce que propose le chef du gouvernement illégitime Bayrou avec son projet de budget. Pour cela il utilise l’argument de « la Dette », il agite la menace d’une banqueroute, en faisant une analogie entre le budget de l’État et celui d’un ménage. Sauf que l’État est maître de ses ressources puisqu’il décide de l’impôt alors que le salarié n’a pas la main sur le montant de son salaire.
En fait pour faire avaler la pilule il faut faire admettre que l’égalité n’est qu’une utopie incompatible avec la supposée « nature humaine ». La compétition serait naturelle, avec des gagnants et des perdants. On remplace l’idée (fondamentalement de gauche) d’Égalité, par le mythe fondateur de la culture américaine du « self-made-man » : une inéluctable ascension pour celui qui a « la force et la foi ». On appelle ça « l’égalité des chances » et le tour est joué.
Aujourd’hui comme en 36, l’urgence est à faire front
L’humanité est à un tournant de son histoire et, pour reprendre la formule de Chirac, la maison brûle et nous regardons ailleurs. L’extrême droite devient la bouée de sauvetage du capitalisme pour maintenir sa domination, briser les résistances, piétiner la démocratie et nier l’urgence écologique.
Il y a des similitudes avec des années 30 qui ont débouché sur la guerre et son cortège d’horreurs et de souffrances. Aujourd’hui comme en 36, l’urgence est à faire front pour résister et reprendre l’offensive. L’urgence est à contribuer à toutes les mobilisations pour repousser les coups portés aux peuples. Elle est de construire, à tous les niveaux, une alternative majoritaire à la droite qui dirige le pays et à l’extrême droite aux portes du pouvoir. L’urgence est à la prise de conscience, au rassemblement de la classe des travailleuses et des travailleurs. Les forces de gauche et écologistes devraient se mettre au service de cet objectif : s’organiser pour construire un monde de paix et de coopérations, de conquêtes sociales, démocratiques, féministes, écologiques. Pour les communistes il y a une évidence, c’est le système qui est en cause, c’est lui qu’il faut changer. Cela commence par mettre en cause ses fondements et convaincre qu’une autre voie est possible. Le monde se doit de changer de base, nous ne sommes rien soyons tout !
Yves Jamain,
membre de l’exécutif départemental