Une ligne d’horizon, quelques reliefs et une odeur de plastique chaud. On s’aventure là parce que personne n’y va. Elle me raconte sa vie, il y a toujours un homme qui lui a fait du mal. Je filme elle et les paysages abîmés dans lesquels je lui demande de marcher : les périphéries. Avec une autre amie, on faisait cuire des simulacres de pain dans des fours en torchis, des miches géantes en guise de chapeau. On a organisé une fête sous le pont du périphérique de Poitiers, avec ces pains.
L’odeur du barbecue me guide,
Il y a toujours du monde à rencontrer autour. J’invite pas mal de gens, celleux qui s’amusent, qui s’engueulent, qui ne se sont jamais croisé.es alors qu’iels sont voisin.es, celleux qui jouent de la musique. J’ai envie qu’on s’amuse, j’ai aussi envie qu’on regarde ce que l’on ne veut pas voir : les saletés, les dégâts, les fragilités.
Avec le film, la performance et la sculpture, Lisa Di Giovanni s’inspire autant du cinéma surréaliste que des sciences humaines, mêlant la fiction à un point de vue anthropologique et sociologique. Elle travaille principalement en Nouvelle-Aquitaine, autant seule qu’au sein de collectifs pluridisciplinaires.