Les orientations budgétaires du Département de la Vienne étaient présentées aux conseiller·ère·s départementaux·ales le 28 novembre dernier. En ce qui concerne le climat et le développement durable, elles se déclinent en trois axes : un volet qui porte sur la gestion de l’eau, un autre sur la protection des Espaces Naturels Sensibles, et un dernier qui a trait à l’aménagement et au balisage de circuits de randonnée. De ces orientations budgétaires 2023, la problématique des déchets est totalement absente.
Pourtant, à l’échelle locale, la gestion des déchets est une politique où la marge de progrès écologique est très importante (potentiel de valorisation énergétique, réduction de la pollution des sols et de l’eau, réduction des exportations de déchets…). L’absence de cette question des orientations budgétaire est d’autant plus surprenante que dans la Vienne l’enjeu est de taille.
Si la gestion des déchets ne relève pas directement des Départements, ils pourraient bien constituer l’échelle de réflexion à privilégier, du fait de la nécessité d’investissements dépassent la capacité de financement des communautés de commune et communautés urbaines. L’heure est à la mutualisation des moyens et en raison de la multiplicité des acteurs, le Département devrait jouer un rôle de coordinateur en plus de celui de contributeur.
Il y a quelques mois, une démarche esquissant les contours d’une mise en commun des solutions de traitement des déchets a été lancée. Elle réunit tous les gestionnaires de déchets du département ainsi que Eaux de Vienne, mais pas le département.
Florence Harris a interrogé l’exécutif départemental à propos d’une éventuelle participation à une démarche concertée ; ce à quoi Alain Pichon, Président du département a répondu : « très bonne question ».
L’intervention complète
“Vous n’êtes certainement pas sans savoir les tourments qui animent beaucoup des habitant·e·s de la Vienne (et notamment dans le sud-est du département) en ce qui concerne la politique de gestion des déchets. Les factures augmentent en même temps que la qualité du service se dégrade. En cause, des coûts de traitement en hausse du fait du manque ou du sous-dimensionnement d’infrastructures de traitement qui sont les plus écologiquement soutenables.
En raison de l’ampleur des investissements nécessaires, on ne peut pas raisonner à l’échelle EPCI. C’est ce que semble confirmer une étude actuellement en cours et commanditée par l’ensemble des gestionnaires publics de déchets du département et Eaux de Vienne.
Bien que ne relevant pas de sa compétence, le département peut jouer un rôle important sur la gestion des déchets, en fédérant les différents acteurs, mais aussi en soutenant financièrement une mutualisation des moyens de gestion. A l’échelle locale, c’est par ailleurs un levier important pour adapter le territoire aux enjeux environnementaux.
Prévoyez-vous de vous investir politiquement et financièrement dans cette démarche, si oui avec quels objectifs ?”