D’ici le 8 mars prochain, La Vienne Démocratique publie en 5 épisodes et à raison d’un épisode par semaine l’intervention publique de Françoise Poteau, prononcée le 8 mars 2020 en Sud Vienne à l’invitation du Parti Communiste et Front de Gauche, et actualisée en 2021.
Première partie
La journée internationale des droits des femmes : Clara Zetkin à l’origine…
C’est Clara ZETKIN, une militante politique allemande (qui joua un rôle majeur dans la création du Parti communiste allemand avec Rosa Luxembourg) qui est la réelle instigatrice de la journée internationale des femmes. En 1910, à Copenhague, lors de la 2ème conférence internationale des femmes socialistes (qui réunit une centaine de femmes venues de 17 pays) elle propose pour la première fois d’organiser «une journée internationale des femmes» en vue de servir à la propagande pour obtenir le droit de vote des femmes. La proposition qui s’appuie sur les manifestations d’ouvrières en 1908 et 1909 aux Etats-Unis est adoptée aussitôt. Les Allemandes obtiennent le droit de vote le 12 novembre 1918 !
Ceci dit, la lutte pour les droits des femmes ce n’est pas que le 8 mars mais toute l’année !
Depuis les origines de l’Humanité à la Révolution française
Selon les archéologues, à l’origine de l’Humanité, il y avait sans doute une forme de parité car les sites funéraires ne montrent pas de hiérarchie entre les hommes et les femmes dans les tombes les plus anciennes… Ce n’est qu’à l’âge de bronze qu’apparaît plus clairement une hiérarchie en faveur des hommes et pour certains anthropologues c’est parce que les hommes prennent le rôle de combattants sinon la survie de l’espèce aurait été en danger, les femmes « donnant la vie »…
Cependant le matriarcat a existé dans certaines civilisations, il dominait dans les sociétés préhelléniques et il en reste quelques traces :
-Chez les Na ou Moso en Chine : la filiation passe par la mère, par le nom et l’héritage, l’époux rejoint sa femme dans sa famille et ce sont les oncles qui s’occupent des enfants
-Chez les Khasis en Inde : c’est la plus jeune fille de la famille qui devient cheffe de famille. Elle est dispensée des corvées domestiques dès son enfance. Les maris sont vus simplement comme « la côte droite des femmes», renversement de la parole biblique !
-Au sud du Mexique, la ville Juchtchan de Zaragoza est régie par les femmes, en particulier les finances !
Des formes plus ou moins équilibrées ont marqué l’histoire : chez les Celtes la place sociale des femmes était forte. Chez les Francs la loi salique organisait les héritages et les femmes pouvaient disposer des biens familiaux.
Il y eu de nombreuses reines dans les pays européens (Espagne, Angleterre), notre pays devenant de plus en plus masculin dans la transmission de la couronne !
En France, des écrivaines sont publiées (Marie de France, Christine de Pisan, Marguerite de Valois, Louise Labé…) presque toujours issues de la noblesse…
Peu à peu la place des femmes s’est minorisée dans notre pays et après la Renaissance les femmes, même nobles ont perdu beaucoup de pouvoir.
Au XVIIème siècle, à la Cour ce sont les hommes qui se féminisent (perruques, maquillage, poudre, vêtements) et les femmes n’ont plus qu’un pouvoir occulte : elles influencent les hommes simplement ! Quant aux femmes du peuple, elles sont en servitude comme les hommes …