Éditoriaux

Irresponsabilité

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Après l’élection de Salvador Allende au Chili Henri Kissinger, secrétaire d’État de Nixon déclarait, dans une réunion entre les dirigeants américains et la CIA « je ne vois pas pourquoi nous nous croisons les bras sans agir en regardant un pays devenir communiste à cause de l’irresponsabilité de son peuple ».

Même si Emmanuel Macron n’est ni Kissinger ni Pinochet, il y a du Kissinger dans Macron qui manœuvre pour ne pas respecter le verdict des urnes. Pour lui, et pour ses alliés de circonstance, il est impératif d’étouffer dans l’œuf toute possibilité que les Français puissent caresser l’espoir que le progrès social est possible. Toute autre politique que la sienne, qui remettrait en cause les dogmes libéraux, est jugée irresponsable. La seule alternative qu’il envisageait est celle de l’extrême droite. Preuve s’il en fallait que celle-ci n’est pas fondamentalement une alternative.

Il serait fou de jouer avec le feu 
en tombant dans le piège de la division

Ce spectacle pitoyable est l’expression d’un mépris de classe qui pourrait faire sourire s’il ne recelait pas de graves dangers. En effet si nous ne parvenons pas à faire échec à ces basses œuvres, celles-ci pourraient bien dégoutter durablement les électeurs et préparer le terrain d’un pouvoir encore plus autoritaire. Cette fuite en avant est celle d’une caste qui est prête à tout pour conserver ses privilèges, y compris en écrasant par la force toute contestation. On en a déjà eu un avant-goût ces dernières années avec la répression de plus en plus violente des luttes sociales et environnementales.

Cette caste est capable de s’unir quand il s’agit de conserver ce qui est essentiel pour elle. Il serait fou de jouer avec le feu en tombant dans le piège de la division. Le Nouveau Front Populaire est né en quelques semaines de la volonté de s’allier pour faire front. Nombre de citoyens non encartés s’en sont emparés pour le porter. C’est déjà une réussite et c’est surtout un point d’appui. Maintenant qu’il est installé dans le paysage, il s’agit de montrer que ce n’est pas un coup d’éclat ni un coup d’épée dans l’eau. Le défi qui est devant nous est de le faire vivre et de le faire grandir dans toutes ses dimensions : alliance de partis et d’organisations, mais aussi mouvement politique et social, capable de s’organiser à tous les niveaux.

Les initiatives de la rentrée politique et sociale seront une occasion d’y contribuer. La fête de l’Humain d’abord du 31 août à Queaux et la fête de l’Humanité des 13-14-15 septembre s’inscrivent dans cette ambition.

Yves Jamain,
membre de l’exécutif départemental

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