J’ai grandi à Beauvais, dans l’Oise, que j’ai quittée après le bac pour faire mes études à Poitiers. J’habite Châtellerault depuis décembre 1974. J’ai 74 ans. J’ai toujours été attiré par le monde des arts. J’ai beaucoup pratiqué à l’adolescence. Les cours de dessin, que ce soit au collège ou au lycée, étaient aussi pour moi des moments privilégiés … avec les cours d’éducation physique…
Je me ressourçais grâce à la réalisation d’œuvres à la peinture à l’huile, à l’encre de Chine ou au brou de noix, les mediums classiques de l’époque. Et puis les études, le travail, la vie de famille et mes divers engagements ont progressivement mis en sommeil cette passion. Je m’étais promis qu’une fois retraité, je ressortirais mes pinceaux, crayons, pastels, de leurs étagères…
C’est ce que j’ai fait en 2007, tout en décidant de profiter des cours de l’école d’arts plastiques de Châtellerault. Là, j’ai également découvert d’autres horizons au travers la pratique de l’acrylique et de la gravure. Mes engagements personnels, politiques, syndicaux et associatifs, sous-tendent évidemment un nombre d‘œuvres significatif.
Celles qui sont présentées dans ce numéro de la Vienne démocratique ont pour thème « Espoirs d’exils », et ont donné lieu à une exposition à Châtellerault et au Blanc avec d’autres artistes. Peindre et dessiner l’Espoir, une façon d’aller à la rencontre de celles et ceux qui s’y accrochent jour après jour pour survivre… Un objet artistique exprimant le refus de leur exclusion et la volonté de leur restituer l’Humanité que d’aucuns entendent les priver. Un beau projet en somme, d’autant qu’il était totalement en phase avec mes engagements et mes convictions… Alors j’ai essayé de raconter une histoire, leur histoire, une histoire collective et singulière, en cadrant mes tableaux et gravures tel un photographe, à la façon d’un reportage, et en essayant de l’illustrer avec le poème qui suit.
Notre histoire aussi…
Aller chercher la lumière
Passer les frontières
Avec l’Espoir chevillé au corps
Survivre encore …
Mais rester ensemble
Pour ne pas se perdre
Parce qu’on tremble
Derrière les rideaux de fer
Ami, dis-moi que l’Espoir
Est encore de mise
Qu’il faut encore y croire
Avant que je m’épuise
Car de l’autre côté
Des Hommes m’attendent
Et j’ai crié
Pour qu’ils m’entendent
Aller chercher la lumière
Passer les frontières
Avec l’Espoir chevillé au corps
Vivre encore …
Aujourd’hui je travaille sur des paysages saisis lors du premier confinement au cours de mes ballades au coucher du soleil, presqu’entre « chiens et loups », au moment où les couleurs du ciel se font magiciennes… Et le pastel sec s’y prête à merveille…
J’y joins le premier tableau, pas totalement achevé, pour l’illustrer…
Gérard Levasseur