Il y a un an, Poitiers et le reste du pays entrait dans un long confinement pour faire face à l’épidémie de covid-19. Depuis, de reconfinement en couvre-feu, avec la fermeture des universités et lieux culturels et une variété de situations pour les établissements scolaires, la gestion chaotique de la pandémie par le gouvernement est pointée. Alors que l’incertitude face à l’avenir grandit, à Poitiers celles et ceux directement touchés par cette crise et les solutions gouvernementales veulent faire entendre leurs préoccupations immédiates et leurs revendications. Récit.
Les jeunes mobilisés
Ils étaient plus de 200 lycéens, jeunes travailleurs et étudiants ce matin dans l’amphithéâtre Descartes en faculté de Sciences Humaines et Arts. L’évènement initié par le Mouvement des Jeunes Communistes, l’Union des étudiants communistes, Solidaire étudiant, les Jeunes Génération.s et l’Union communiste Libertaire, se voulait rassembleur et force de proposition. Ils étaient rassemblés pour organiser leur colère légitime face à l’inaction gouvernementale face à la situation de la jeunesse. Critiques de la réforme de l’assurance chômage, des conditions d’étude, de la sélection avec Parcour’Sup, des perspectives bouchées… les revendications opposées étaient nombreuses, par exemple : un plan d’urgence de 1,5 milliard d’euros contre la précarité étudiante en commençant par une augmentation immédiate des bourses et des APL, ou encore, la mise en place d’un filet de sécurité sociale pour l’ensemble des étudiant·e·s, leur garantissant ainsi une protection sociale supérieure au seuil de pauvreté.
Ils étaient rassemblés pour organiser leur colère
La réouverture des universités est aussi demandée à 50% avec les moyens économiques et humains nécessaires et des mesures techniques telles que l’enregistrement vidéo des cours. Face à la détresse psychologique grandissante des étudiant.e.s, un plan pour protéger la santé mentale est demandé en incluant le recrutement de personnel et un rendez-vous obligatoire avec un·e psychologue par an. En ce qui concerne les lycéen·ne·s, l’abandon du processus de sélection de Parcoursup et davantage de moyens pour l’orientation des élèves sont au cœur des revendications. La non-pénalisation des stages non réalisés paraît également être une évidence dans le contexte actuel. De plus, pour répondre aux besoins éducatifs des lycéens et des étudiants, les participants se posent en faveur de l’embauche de personnels éducatifs, de leur titularisation, la construction d’infrastructures, non seulement pour rattraper le retard accumulé mais aussi faire face au décrochage. Pour les jeunes en insertion professionnelle, c’est l’ouverture immédiate du RSA pour les jeunes de moins de 25 ans qui est exigée, pour éviter que ceux-ci sombrent dans l’extrême précarité. Contre la précarité, ils revendiquent en outre le CDI et la titularisation comme norme d’embauche. La crise nous a montré un besoin grandissant et urgent de personnels qualifiés dans les milieux de la santé, de l’accueil, de l’éducation et de la transition écologique : un plan de recrutement ambitieux est plus que jamais nécessaire.
La culture installe ses quartiers de printemps au TAP
À la suite de l’occupation de la scène nationale du Moulin du Roc à Niort, le monde de la culture Pictavien a décidé hier d’occuper le TAP. Ce matin, l’Assemblée Générale avait rassemblé plus de 150 personnes. Lily, musicienne et chanteuse dans diverses compagnies locales, expose les différentes revendications et en premier lieu le retrait de la réforme de l’assurance chômage qui met dans la précarité les intermittents (artistes, techniciens, salariés, administrateurs, etc.).
Dans l’attente d’actions concrètes et efficaces de la part du gouvernement, la réouverture des lieux et espaces dédiés à la culture est aussi au cœur des discussions et revendications. Selon les participants, ces lieux peuvent ré-ouvrir dans le respect des normes sanitaires, et la réouverture des lieux culturels permettrait de redonner de la vie et du travail à ceux qui en sont privés depuis un an en plus d’apporter joie et culture à la population.
Le mouvement d’occupation du TAP étant à ses débuts, chaque jour une AG est tenue dans le hall du TAP à 10h pour décider collectivement des actions de l’après midi et de l’organisation du mouvement (roulement pour l’occupation, groupes de travail, etc.). Déjà, les occupants du TAP ont voté le soutien au mouvement de la jeunesse, au vu des revendications communes. Une “agora publique” a été évoquée, il s’agirait d’inviter les habitants de Poitiers et de Grand Poitiers à rencontrer et discuter avec les occupants et à soutenir le mouvement. Les Poitevins sont ainsi invités à s’investir avec les travailleurs en lutte par exemple en contribuant à la caisse de solidarité, par des dons alimentaires pour ceux qui occupent les lieux. Plusieurs évènements festifs ponctuels vont par ailleurs être organisés dans les quartiers et sur les places publiques en vue de populariser le mouvement et de gagner l’adhésion des poitevins au mouvement.
Les communistes de Poitiers sont solidaires de ces mouvements et encouragent à s’y impliquer de manière ouverte. C’est dans la conjonction des luttes que peuvent naître de grandes victoires !
Sam Franceschi
…La jeunesse est l’avenir de la planète…Alors continuez à œuvrer de telle façon que celle-ci avance le plus sereinement possible car il le faudra.
Bravo à vous.