Éditoriaux

… et surtout bonne santé !

Avec 0,9 % d’augmentation du SMIC alors que l’inflation est à 3 %, pour cette nouvelle année le gouvernement a gratifié le pays à sa manière habituelle. Bonne année donc… mais qu’en est-il de la santé ?

Après 2 années pleines de pandémie et alors qu’une nouvelle vague déferle, rien n’a changé…

Les brevets sur les vaccins n’ont toujours pas été levés, empêchant toute issue véritable car laissant le virus se propager et de nouveaux variants apparaître.

Résultat de longues années de mise à mal de la recherche et de l’industrie pharmaceutiques, aucun vaccin ni traitement Français n’est encore à l’ordre du jour.

Malgré la « priorité à la vaccination » des millions de Français.es ne le sont toujours pas, en particulier chez les plus jeunes et les plus âgé.e.s. Combien parmi elles et eux ne sont pas suivi.e.s par un médecin généraliste ? Combien n’ont pas su faire avec l’opérateur numérique privé à qui l’on a délégué la prise de rendez-vous ? Combien n’ont pu se déplacer ? Combien vivent dans des collectivités qui n’ont pas eu les moyens de mettre en place un centre ? Combien n’ont simplement pas eu accès à une information claire devant les multiples revers et revirements ? L’État de la médecine scolaire et du travail ne leur permet pas de jouer le rôle qui aurait dû être le leur.

Le personnel soignant est lui toujours sommé de faire tenir l’édifice, à bout de bras, à bout de forces, au prix de sa propre santé. Qu’importe, la priorité reste la réduction des dépenses de santé, près de 18 000 lits ont disparu à l’hôpital en 4 ans. 125 000 personnes ont déjà succombé directement de la Covid. Combien ont été ou seront victimes des déprogrammations, des retards dans les dépistages, les traitements, les actions de prévention… ?

Après 2 années pleines de pandémie et alors qu’une nouvelle vague déferle, rien n’a changé

Le même traitement est fait aux autres services publics. L’exemple de l’éducation est frappant : « école ouverte » à tout prix… sauf celui des moyens d’assurer les cours en sécurité. Bien au contraire, avec 7 500 postes supprimés en 4 ans rien que pour le secondaire, les classes bondées, les locaux mal équipés, l’absence de masques, de tests… mettent en danger professeur.e.s, élèves puis familles.

La santé mentale du pays, en particulier de sa jeunesse est particulièrement révélatrice de la dimension anthropologique de la crise, et de sa gravité qui n’a d’égale que la situation faite à la psychiatrie.

Il faut aussi relever ici l’inaction écologique coupable lorsque l’on sait les risques pour la santé que constituent les conséquences de l’écroulement de la biodiversité et l’emprise sur les espaces naturels.

Alors qu’une purge libérale était annoncée avec l’élection d’Emmanuel Macron, seule la droite la plus réactionnaire aujourd’hui en campagne ose faire mine d’être déçue. Plus inattendues, les pratiques autocratiques et autoritaires qui n’ont pas tardé à se faire jour auront perduré tout le quinquennat avec une ampleur et une régularité inédites pour la Ve République. La situation épidémique, elle totalement imprévisible, est venue tragiquement mettre en lumière combien ces choix sont inhumains.

Si la santé humaine intéresse peu les capitalistes sauf s’il s’agît d’en tirer profit, elle est une priorité populaire qui, au travers des Jours Heureux, s’est exprimée en l’une des conquêtes sociales les plus décisives et toujours au cœur d’une intense lutte des classes qu’il nous faut continuer de mener. Les communistes et leur candidat entendent bien y contribuer.

Hugo Blossier,

Secrétaire départemental

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