Éditoriaux

Démocratie

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Ce terme désigne à l’origine un régime politique dans lequel tous les citoyens participent aux décisions publiques et à la vie politique de la cité. Il désigne aujourd’hui tout système politique dans lequel le peuple est souverain. Cela suppose que le peuple soit instruit, puisse débattre de façon éclairée, et que sur un sujet donné il puisse se dégager un accord large. À défaut, la majorité doit l’emporter. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’on s’en éloigne de plus en plus.

Emmanuel Macron […] développe une stratégie que l’on peut qualifier de « tapis de bombes ».

Le pouvoir politique est aujourd’hui confisqué par une minorité, une classe qui détient le capital et le pouvoir financier. Emmanuel Macron qui est à son service développe une stratégie que l’on peut qualifier de « tapis de bombes ». Sur le plan institutionnel il utilise les artifices que lui procure la Vème république pour interdire toute possibilité de vote de la représentation nationale sur sa contre-réforme des retraites. Sur le plan social et économique il déploie ses attaques dans tous les sens, ouvrant des fronts partout où c’est possible. Par exemple la transformation du système éducatif obéit à une même logique : garantir une école « des fondamentaux » qui se préoccupe davantage de contrôler les comportements que de transmettre les savoirs visant l’émancipation.

Il tourne le dos aux grands défis civilisationnels qui appellent des transformations profondes.

On perçoit la visée idéologique à travers la formation des enseignants et la mise en place de « projets contractualisés » qui visent à contrôler davantage les personnels et leur action. L’enfermement des enseignants dans des logiques d’obéissance coupées des acquis de la recherche en éducation, la destruction à marche forcée des lycée professionnel pour imposer le modèle de l’apprentissage et le pilotage de la formation professionnelle par le patronat obéissent à une même logique : imposer une école au service des patrons, pour former de la main d’œuvre jetable et corvéable, et non pas les citoyens et travailleurs éclairés. Ce faisant, il tourne le dos aux grands défis civilisationnels qui appellent des transformations profondes, à une jeunesse formée, en capacité de décider pour elle-même et dans sa propre activité professionnelle ce qui est bon pour la société dans son ensemble.

Nous sommes dans une situation de guerre idéologique, il faut donc une stratégie.

Dans ce contexte, la défiance vis à vis du pouvoir politique se développe, ce qui alimente une colère qui se transforme parfois en rage et le pouvoir y trouve une légitimation pour utiliser et la transformer les forces de « maintien de l’ordre » en chiens de garde. La CRS8, sorte de « super compagnie » de CRS que Darmanin a créée et veut généraliser en est l’exemple type. Il s’agit en fait d’une compagnie composée de brutes épaisses, déjà visée par une enquête judiciaire pour « violences volontaires », dont les pratiques inquiètent certains préfets.
Nous sommes dans une situation de guerre idéologique, il faut donc une stratégie. Identifier celles et ceux qui peuvent constituer une classe solidaire et consciente qui devienne majoritaire pour reprendre le pouvoir afin que le peuple prenne son destin en main.

Yves Jamain

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