Éditoriaux

Besoin de service public, besoin de communisme

Fin novembre, les salarié.es de l’IDEF 86 (l’établissement public de protection de l’enfance du département de la Vienne), après avoir alerté de longue date sur leurs conditions de travail et donc d’accueil des enfants, ont appris que la solution retenue pour améliorer la situation serait… la fermeture de trois services !

On apprend aussi que le Relais Georges Charbonnier va connaître une réduction de la capacité d’accueil de sa permanence de soins assurée par les soignant.e.s du CHU… car les conditions devenaient impossibles devant l’augmentation des besoins et ce malgré le renforcement des agents du CCAS de Poitiers chargés de la dimension sociale.

En passant d’une logique de réponse aux besoins à une logique de simple fourniture d’un service dans la limite de moyens contraints, on assiste à un implacable phénomène. « En même temps » qu’il empêche une partie de la réponse aux besoins par le service public, il ouvre une brèche au privé en lui créant ainsi un « marché ». Bien trop souvent les élu.e.s accueillent cette réponse à bras ouverts, puisqu’elle est désormais la seule possibilité, la remerciant de sa disponibilité immédiate, l’encourageant même par des fonds publics… Pour la photo, il vaut mieux couper un ruban !

C’est ce qu’on a vu encore avec l’ouverture, pour limiter le recours aux urgences qu’on ferme régulièrement, de Centres Médicaux de Soins Immédiats privés dans le département jusque dans les locaux de l’hôpital public, ou avec l’implantation prochaine de l’ESIGELEC au Futuroscope, école d’ingénieur privée en concurrence directe avec les formations de l’Université.

Montrons alors le caractère révolutionnaire de cette création communiste

Certain.e.s tentent alors une explication confuse qui met sur le même plan public et privé… c’est au fond ce que fait le président de région Alain Rousset sur la question de l’ouverture à la concurrence des TER réclamée par l’UE.

Il nous faut donc évidemment dénoncer et mener les combats contre ces reculs. Mais il faut aussi faire grandir dans la société la nécessité d’un service public du XXIe siècle, largement étendu (y compris au niveau international dans certains secteurs d’activité), profondément démocratisé, décentralisé, doté de moyens à la hauteur des besoins. Tout ceci appuyé sur une conception du fonctionnaire-citoyen responsable, avec un statut qui le protège des aléas économiques et des pressions hiérarchiques pour être au service de sa mission, responsable vis à vis de la société. Montrons alors le caractère révolutionnaire de cette création communiste héritée du statut de 1946 que l’on doit à Maurice Thorez, modernisée et renforcée par Anicet LePors dans les années 80 qui ont pu transcrire dans les institutions les exigences que les luttes et le rapport de force avaient permis de mettre à l’ordre du jour.

Hugo Blossier,

Secrétaire départemental

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