Les récentes mobilisations dans la santé et le social, dans de nombreuses entreprises à l’occasion des Négociations Annuelles Obligatoires, les grèves massives contre la casse d’EDF et dans l’éducation puis finalement la journée interprofessionnelle pour les salaires et les pensions font du bien, beaucoup de bien.
D’abord parce qu’elles ont déjà obtenu quelques victoires concrètes avec notamment des augmentations de salaires (au delà des propositions de l’employeur bien souvent en dessous du niveau de l’inflation) dans certaines entreprises, ce qu’il ne faut surtout pas bouder !
Ensuite parce qu’elles contribuent enfin à mettre la question sociale sur le devant de la scène. Alors que le pouvoir d’achat est fort logiquement la première préoccupation des Français, seules les obsessions sécuritaires, racistes ou rigoristes des droites avaient voix au chapitre dans le débat public et notamment dans les médias tenus par les intérêts des quelques milliardaires qui les possèdent.
Enfin, et c’est certainement le plus important, elles permettent à tout un camp social et politique de repasser à l’offensive. Ce même camp qui constatait le poids des droites dans le débat, l’inquiétante porosité entre elles, l’organisation de ces forces réactionnaires sur le terrain et avec elle la multiplication des actes et discours de haine… À moins de 3 mois de la présidentielle, il semblait plus qu’urgent de riposter, de redonner au peuple de gauche des envies d’initiatives, à chacun.e de nous des moyens d’intervenir par l’action ou dans les discussions pour porter l’espoir et des solutions de progrès plutôt que les chamailleries de chapelle, la quête de la femme ou de l’homme providentiel ou même la résignation devant ce mauvais spectacle.
Les communistes et leur candidat Fabien Roussel avancent bien des propositions en ce sens dans le programme pour la France des Jours Heureux, faisons-les connaître : pour le droit au travail universel accompagné d’une augmentation de salaire brut (et non des primes ou une baisse des cotisations) et de la diminution du temps de travail ; pour des recrutements massifs dans les services publics notamment l’école et l’hôpital ; pour la réappropriation de la SNCF, d’EDF, d’Engie, de la Poste et de France Télécom ; pour un nouveau mode de développement fondé sur un mix énergétique 100 % public et 100 % décarboné permettant la réindustrialisation ; pour le développement du rail, du fret ferroviaire et fluvial, des transports collectifs urbains gratuits ; pour l’égalité salariale, des moyens effectifs lutte contre les violences sexistes, d’accompagnement, de soin et de justice pour les victimes ; pour la régularisation des sans-papiers, le droit d’asile et l’ouverture de voies légales et sécurisées de migration… en cela ils constitueront le vote utile !
Le chemin sera long pour entrevoir des perspectives de victoires importantes mais à l’instar de la stratégie développée par les camarades des fonderies du Poitou pour sauver leur entreprise (que nous espérons victorieuse) : profitons du moment que constituent les campagnes électorales des présidentielle et législatives.
Conjuguons alors une mobilisation de haut niveau et des revendications massivement partagées et profondément justes pour convaincre encore et toujours que d’autres choix sont possibles !
Les marges des entreprises sont historiquement élevées et depuis 40 ans le partage de la valeur ajoutée n’a cessé d’évoluer en faveur des profits de la classe possédante, écrasant toujours davantage la part des revenus et cotisations sociales pour les travailleur.se.s (en France, la part salariale a perdu 3 points tous les dix ans en moyenne depuis 1980). Il est effectivement plus que temps de renverser la vapeur, de mettre largement le capital à contribution pour vivre mieux : travailler tou.te.s, mieux et moins, apprendre plus et mieux, prendre mieux soin les un.e.s des autres, partager davantage, s’épanouir…
Hugo Blossier
Secrétaire départemental du PCF86