Éditoriaux

Jamais

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L’ignoble discours du chef d’état-major des armées devant le congrès des maires de France a provoqué de nombreuses réactions. Quelques semaines plus tôt il avait déjà dit publiquement, dans le sillage du directeur de la DGSE, que le pays devait se préparer à un affrontement violent avec la Russie dans les 3 ou 4 années à venir.

Heureusement une partie de la gauche a tenu bon contre le discours belliciste des militaires et de la bourgeoisie. Les communistes peuvent même s’enorgueillir de faire partie de ceux qui ont replacé la question de la paix dans une perspective sincèrement anti-impérialiste, qui n’a pas plus de sympathie pour l’effroyable expansionnisme des oligarques Russes que pour les aventures criminelles de l’OTAN et les responsabilités majeures des impérialismes français et occidentaux dans les conflits du monde.

On a entendu évidemment tous les macronistes soutenir les propos du général. Le président et ses gouvernements successifs, en mal de capacité à diriger le pays et devenus particulièrement problématiques dans leur pratique du pouvoir, sont bien à l’origine de cette campagne pro-guerre. Voilà qui donne à Emmanuel Macron à se mettre en scène sur le seul terrain qui lui reste, celui de la politique internationale. Et voilà qui sert aussi à justifier l’économie de guerre et ce qu’elle réclame de sacrifices économiques et sur nos libertés et droits sociaux pour les profits.

C’est en temps de crise que la bourgeoisie révèle ses aspects les plus dégoûtants

On a aussi pu entendre clairement les Hollande, Jadot ou encore Glucksmann se vautrer dans le soutien aux vendeurs de canons. Ce dernier en appelait avec le militaire à une « puissance morale suffisante pour faire face ». Mais l’héroïsme, la grandeur d’âme et le patriotisme sont toujours plus faciles à proclamer quand ce sont les autres qui auront à en supporter les conséquences. Car évidemment aucun ministre, général ou président n’envisage lui-même de se mettre en danger ou d’envoyer son propre enfant à la mort. « L’esprit de combativité » c’est bon pour les pauvres, pour ceux qui n’ont pas le choix.

D’ailleurs on les prépare déjà, on sait bien qui est visé par le retour d’ un service militaire « volontaire » contre 900 € par mois, quand devant un marché du travail inaccessible des centaines de milliers de jeunes ont dû accepter ces dernières années des missions de service civique payées encore un tiers de moins.

C’est en temps de crise que la bourgeoisie révèle ses aspects les plus dégoûtants, espérons qu’il n’en faille pas davantage pour faire sortir notre classe de la sidération. Marc Botenga, député du Parti du Travail de Belgique, donnait une voix à cette ambition la semaine dernière en séance du Parlement européen. Alors que la droite et ce même Raphaël Glucksmann s’apprêtaient à voter ensemble de nouveaux milliards pour l’industrie militaire ainsi que la possibilité d’un temps de travail de plus de 13h par jour et 48h par semaine… le Belge leur répondait en notre nom à tou·tes : « Profitez bien de vos privilèges ici, les travailleurs vous feront payer l’addition ».

Hugo Blossier,
membre de l’exécutif départemental,

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