Chaque matin depuis début mars et l’annonce de l’arrêt du soutien militaire des Etats-Unis à l’Ukraine puis l’allocution d’Emmanuel Macron, qu’on allume la radio, la télévision ou qu’on ouvre un journal, impossible d’échapper au discours qui, au nom de la sécurité ou de la souveraineté, nous somme de soutenir l’effort de guerre ! Dans le monde de Trump et de la post-vérité, qui s’étend un peu partout y compris en France, tous les mots changent de sens.
Dès la mi-février, le secrétaire général de l’OTAN avait annoncé que les états membres devraient augmenter leurs dépenses militaires à “bien plus de 3% de leur PIB”. Loin d’une quelconque souveraineté il s’agît de se soumettre à la volonté Trumpiste : conserver sa domination sur les ressources et les marchés Ukrainiens et Européens tout en concentrant ses forces sur un autre front avec la Chine.
Dans le monde de Trump et de la post-vérité, qui s’étend un peu partout y compris en France, tous les mots changent de sens
Les usines vont donc produire des armes, toujours plus d’armes. Au grand bonheur des actionnaires des entreprises de défense, dont les capitaux sont d’ailleurs largement détenus par des financiers nord-américains et anglais (+ de 40% pour Thalès). Nos “fleurons nationaux” sont aussi “bijoux de la couronne” et surtout au service de l’oncle Sam et des profiteurs de guerre de toute nationalité. Les fameuses annonces de “préférence européeenne” sont à l’avenant, pour la première fois 35% des fonds débloqués par l’UE pour l’armement seront dépensés dans des industries hors de l’UE.
Mais s’agît-il du prix de notre défense ? Sans surprise, la relance massive de l’industrie d’armement alimente surtout l’insécurité et les conflits partout sur la planète. Les industries Françaises fournissent l’Ukraine, mais ont aussi largement contribué à l’armement Russe depuis 10 ans, malgré les sanctions et l’embargo entamés dès 2014 après l’annexion de la Crimée. Des millions d’euros d’armes françaises ont aussi été livrées à Israël en 2023, le gouvernement refuse toujours de révéler si cela a continué après le début de la guerre à Gaza. Les mêmes entreprises fabriquent les armes utilisées contre les manifestant.es, en Kanaky comme dans le Poitou.
L’engrenage guerrier sévit contre les peuples, y compris ceux qui ne sont pas directement sous les bombes. Chez nous, tous les libéraux du pays nous expliquent que pour produire des armes il faudra inévitablement ponctionner dans les politiques sociales, de santé, de transition écologique, sur les salaires, les retraites… en deux mots sur le travail et sur la vie !
Tout progrès passe donc par la mise en échec de cette politique. Il est vital que d’autres voix s’élèvent, celles pour la sécurité collective et la paix. Un front doit se constituer, bien décidé à enrayer la machine militariste. Ainsi les grèves, notamment dans les industries concernées, seront particulièrement importantes dans le rapport de force avec les classes dominantes. Les communistes doivent aussi y contribuer de toutes leurs forces, par leur expression, par les initiatives de solidarité internationale et leur participation aux mobilisations. Les votes de nos parlementaires nous honorent déjà.
Hugo Blossier,
membre de l’exécutif départemental