Le climat est lourd et pesant. On peut entendre cette phrase au détour d’une conversation sur la météo et les effets du dérèglement climatique (au moment où j’écris ces lignes, il n’a pas plu dans la Vienne depuis de longues semaines et une deuxième vague de canicule approche…). Tout aussi inquiétant, le sens pris par ces quelques mots s’agissant de la situation politique du monde. La montée et l’accession au pouvoir des populistes d’extrême droite est une réalité partout, à commencer par les États-Unis où Trump montre jour après jour l’étendue de la déflagration planétaire que constitue son élection. La guerre fait rage et s’étend avec son lot de catastrophes humaines et écologiques. Le bombardement de populations civiles en violation du droit international semble être devenu la norme. Dans ce contexte international de grande tension, le combat pour la paix doit rester notre boussole. La paix comme projet politique et visée émancipatrice.
La fascisation des esprits est en marche, aidée et accélérée par une presse de plus en plus gangrenée par l’extrême droite
En France, bien que la guerre ne soit pas encore dans notre quotidien, le climat politique et social est loin d’être réjouissant. La fascisation des esprits est en marche, aidée et accélérée par une presse de plus en plus gangrenée par l’extrême droite, comme l’Humanité magazine l’a récemment mis en lumière en enquêtant sur les milliardaires engagés pour la victoire idéologique, politique et électorale d’une union des droites extrêmes. Dans ce même numéro, le sociologue Ugo Palheta, spécialiste de l’extrême droite, évoquait un basculement de la France d’un état social à un état pénal (suspension de l’état de droit, dissolution abusive d’organisations, écrasement de toute contestation, …). La chasse aux immigrés lancée par Retailleau illustre cette gangrène, il ne s’agit plus d’actes isolés mais d’une politique réfléchie, érigée en opération de communication, décidée et menée au plus haut niveau de l’état. La résistance a du mal à s’organiser et les fascistes gagnent du terrain. Le climat est très lourd…
Pour ne pas que l’histoire bégaie, il est d’autant plus important de se souvenir. C’est l’objet du projet mémoriel artistique réalisé par notre camarade Gilles Fromonteil et des élèves de la ville de Châtellerault. La fresque réalisée dans le square des héroïnes de la résistance, sur le site de la Manu, rend hommage à cinq femmes, engagées dès 1940 dans la résistance, arrêtées puis déportées à Ravensbrück. Revenues de cet enfer, elles n’ont eu de cesse le reste de leur vie de témoigner auprès des jeunes générations pour que comme cela a été dit lors de l’inauguration de la fresque : « plus jamais ça ». Elles sont, après-guerre, retournées à Ravensbrück et ont fait un serment dans lequel on peut lire : « Il faut que la vie et l’humanité l’emportent sur les puissances funestes de la guerre et du fascisme […] paix pour les peuples, paix dans le monde entier, voilà notre but suprême. »
Puisse ce serment nous inspirer collectivement pour faire perdurer leur combat pour la paix et l’amitié entre les peuples.
Christophe Sicot,
membre de l’exécutif départemental