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Un budget départemental irresponsable et violent
Le 11 avril 2025, sans surprise, la majorité départementale de droite a voté le budget dont elle avait tracé les grandes lignes en février.
Alors que les services publics reculent dans notre département (à l’instar des bureaux de poste qui ferment en grand nombre), que la population, dans son ensemble, a toujours des difficultés à avoir accès aux soins de premier recours, que le taux de pauvreté augmente et que 53% des travailleurs pauvres ne mangent pas à leur faim, la collectivité départementale devrait servir de rempart, de bouclier social face aux régressions sociales qui font le lit de l’extrême-droite qui est en train de préparer les municipales de 2026.
Elle fait tout l’inverse en continuant à baisser les subventions aux associations qui font du lien social et qui viennent en aide aux plus démuni·es. Son Président, à l’instar de 71 autres départements dirigés par la droite 😥, déclare en ouverture de la semaine départementale qu’il n’acceptera pas de supporter le coût de la revalorisation du RSA décidée unilatéralement par le gouvernement si elle n’est pas compensée à l’euro près. Il s’attaque également à la sécurité sociale en déclarant que la CAF n’a qu’à supporter ce coût « puisqu’elle est à la botte de l’Etat ».
Comment peut-il oser protester seulement maintenant alors que pendant des années la droite départementale a soutenu les gouvernements de droite successifs qui, dès que le RMI/RSA a été confié aux départements en 2003, n’ont jamais intégralement compensé ce transfert de compétences ? Cela fait longtemps que l’opposition de gauche lui demande de le dénoncer. Il est également scandaleux d’exercer un chantage sur le dos de la CAF et des bénéficiaires du RSA qui sont encore une nouvelle fois stigmatisé·es.
Vue depuis le 3ème étage de l’hôtel du département
Ces propos sont d’une extrême gravité et révèlent bien la vraie nature de nos dirigeant·es du département : ils et elles détestent tout ce qui est solidaire et en première ligne la sécurité sociale qui fête cette année ses 80 ans.
Je rappelle que ce ne sont ni de Gaulle ni Laroque qui l’ont mise en place, mais qu’elle est née de la volonté des membres du CNR (Conseil national de la Résistance) et d’Ambroise Croizat, ministre communiste du travail, ancien syndicaliste à la CGT, aidé de milliers de militant·es de la CGT qui ont déployé les caisses de sécurité sociale partout dans les départements. De Gaulle n’a fait que concéder cette mise en place à une époque où le parti communiste français était une force politique importante et où l’attente de la population immense. Laroque était un fonctionnaire sous les ordres de Croizat (La Sociale, de Gilles Perret, réalisateur césarisé en 2025 pour son documentaire La Ferme des Bertrand).
Jamais, depuis le début de notre mandat en 2021, le groupe La Vienne en transition auquel j’appartiens, n’a autant voté contre les délibérations fixant les budgets des différentes actions du département.
Quand on adopte un budget aussi violent pour le social, mais aussi le sport et la culture, qui participent à l’épanouissement de la population, ainsi que l’environnement dans un contexte d’urgence climatique, on ne peut se prévaloir d’être « combattant, courageux et responsable ». Le département n’assume pas ses missions premières et met la priorité dans d’autres domaines auxquels il refuse de renoncer quitte à préparer un avenir très sombre. Il ne veut toujours pas reconnaître les erreurs du passé, persistant à utiliser les mêmes vieilles recettes qui n’ont toujours pas fait leurs preuves, au détriment des habitant·es.
J’ai été interviewée par Web 86 info et mon collègue de Poitiers-2, Ludovic Devergne est passé à Radio Pulsar.
Vous trouverez les détails des interventions des membres de notre groupe le vendredi 11 avril 2025 ici.