De retour d’un séjour d’une douzaine de jours à Cuba avec un groupe de lecteurs de l’Humanité1, j’ai considéré utile de vous faire part de quelques réflexions inspirées par ce voyage au cours duquel j’ai eu la chance de faire de nombreuses rencontres.
Blocus américain depuis plus de 60 ans, réchauffement climatique, les cubain-es vivent un moment très difficile dans le contexte d’une économie nationale effondrée.
Ces femmes et ces hommes font preuve de beaucoup de résilience, de courage pour affronter au quotidien les pénuries en tout genre. Ce blocus2, comme le souligne les résolutions successives adoptées à une très large majorité de l’assemblée générale de l’ONU, est une violation du droit international portant atteinte aux droits humains des cubain-es.
Depuis la chute de Baptista en 1959 et l’échec de la tentative d’invasion militaire soutenue par les États-Unis en 1961, les attentats, les intimidations et le blocus n’ont pas réussi à renverser la révolution cubaine.
Ce qui m’a le plus impressionné c’est la détermination à maintenir coûte que coûte l’accès à l’éducation, l’accès aux soins totalement gratuits. Les cubain-es bénéficient d’un système de santé dont la prévention est l’un des piliers, par exemple un-e stomatologue se déplace dans les écoles dans le cadre de la prévention dentaire.
Les comités de défense de la révolution jouent un rôle majeur, sur une population de 11,5 millions d’habitant-es, 7 millions participent aux 138 000 comités qui permettent de régler des questions de la vie quotidienne, d’organiser la solidarité, de lutter contre la corruption.
Chaque année l’État prend à sa charge, avec son école internationale des médecins d’Amérique Latine, 1000 jeunes de pays pauvres et de quartiers défavorisés (par exemple du Bronx aux E.-U.) pour 5 années d’études. Le seul engagement est d’ordre moral, les candidats s’engagent à retourner exercer la médecine dans l’endroit où ils sont nés.
L’organisation de la démocratie est un élément important de la vie politique, les représentant-es du peuple aux trois niveaux (municipalités, provinces et État), doivent rendre régulièrement des comptes.
Toutes les lois qui touchent à l’organisation de la société, à son évolution sont dans un premier temps soumises à un processus d’échanges à travers toutes les strates de la société (de l’entreprise à l’université en passant par les quartiers, l’armée…) puis soumises à référendum. Ainsi la dernière en date, le code des familles qui reconnaît les familles hétérosexuelles et homosexuelles, 68 % des cubain-es ont participé au référendum contre 80% habituellement. Cela reflète la réalité de la société cubaine marquée par une culture religieuse et mystique très forte.
Depuis 1965, la fédération des femmes cubaines agit au quotidien pour la place des femmes dans la société. Aujourd’hui elles occupent de nombreux postes de responsabilité, de direction, ont accès aux grades supérieurs dans l‘armée. Elles sont majoritaires à l’assemblée nationale populaire (équivalent de notre assemblée nationale).
Enfin, malgré toutes les difficultés, Cuba continue de mener la solidarité internationale notamment en matière de santé. Chaque année l’État prend à sa charge, avec son école internationale des médecins d’Amérique Latine, 1000 jeunes de pays pauvres et de quartiers défavorisés (par exemple du Bronx aux E.-U.) pour 5 années d’études. Le seul engagement est d’ordre moral, les candidats s’engagent à retourner exercer la médecine dans l’endroit où ils sont nés. Au moment de la pandémie de la COVID 19, Cuba avec ses brigades médicales est intervenue dans plusieurs pays dont l’Italie. Ses scientifiques ont mis au point des vaccins dont 3 ont été validés par les instances internationales de santé, ce qui a permis à des pays en voie de développement d’accéder à la vaccination.
Aujourd’hui, le peuple cubain a besoin de notre solidarité politique et matérielle. Notre parti s’est engagé dans cette solidarité3 et chacun-e d’entre nous peut y apporter sa pierre soit en organisant des initiatives publiques pour révéler la réalité de ce blocus qui étrangle le peuple cubain, soit en apportant votre aide financière en faisant un chèque libellé à l’ordre de “ANF PCF” avec écrit “Cuba” au dos du chèque, à envoyer 2 place du Colonel Fabien – 75019 Paris.
Tou-tes ensemble, agissons pour Cuba !
Hasta la victoria siempre !
Jean-Louis Moreau
1 : Vous pouvez prendre connaissance de l’article de Maîté Pinero dans l’Humanité des 27, 28 et 29 décembre
2 : Pour en savoir plus sur le blocus je vous invite à visionner la vidéo sur le lien suivant https://youtu.be/cXlN2N0MlGw ou vous procurer le livre de Viktor Dedaj “Cuba sous embargo, paroles cubaines sur le blocus”
3 : Vous pouvez également vous procurer le Livre d’André Chassaigne “Cuba une étoile dans la nuit“