Éditoriaux

Accélération

Emmanuel Macron a largement perdu la bataille de l’opinion et quoi qu’il arrive le mouvement social laissera des traces.

La classe dominante est évidemment intéressée par la réforme mais on voit pourtant peu les grands patrons et le Medef se mouiller dans la bataille médiatique. Déjà occupés à se débattre avec leur propre crise de l’énergie, peut-être ne partageaient-ils pas la stratégie et l’empressement de leurs laquais du gouvernement qui avaient eux sous-estimé la capacité de résistance sociale.

Jusqu’où continueront-ils d’accorder leur soutien au président ? Car fonctionnaires, salarié.es du privé, lycéen.nes et étudiant.es, retraité.es mais aussi petit.es commerçant.es sont tou.tes opposé.es à la réforme et il y avait bien longtemps qu’au-delà des bastions syndicaux habituels, plusieurs millions de personnes n’avaient pas franchi le pas de la mobilisation. Tou.tes n’ont que leur travail pour vivre et sont désormais de plus en plus nombreux.ses à identifier que c’est bien une lutte des classes dans laquelle ils.elles sont engagé.es.

Quelle que soit l’issue du mouvement social, il aura permis une formidable accélération de politisation

Beaucoup encore font naturellement les ponts avec d’autres luttes dont les rangs sont d’autant plus fournis qu’à l’accoutumée. C’est le cas des luttes féministes, de la jeunesse, mais aussi très prochainement de celles pour les droits des personnes migrantes et pour le partage de l’eau.

Quelle que soit l’issue du mouvement social, il aura permis une formidable accélération de politisation, beaucoup auront fait leurs premières experiences de la grève ou de la manifestation, des villes moyennes auront renoué avec des habitudes lointaines de mobilisation… L’unité syndicale et l’unité politique à gauche auront aussi montré toute leur pertinence pour massifier comme pour travailler à des objectifs en communs, sans mettre les différences sous la table mais avec respect et en jouant la complémentarité des modes d’action et cultures militantes de chacun.e.

Rien ne pourra nous retirer ces bonnes nouvelles.

Hugo Blossier,

Secrétaire départemental

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