Éditoriaux

Résister ensemble

Le coût de la vie a drastiquement augmenté cette année avec une inflation de 6% en septembre. En la décomposant, on s’aperçoit que ce sont les postes de dépenses les plus indispensables qui sont soumis aux hausses les plus importantes. Se nourrir coûte 10% de plus que l’an dernier et pour se chauffer c’est en moyenne 18% de plus !

Le gouvernement insiste sur les « petits gestes » pour tenter de faire peser la responsabilité de la crise sur chacun et chacune. Mais les actionnaires, eux, ont bien compris que porter un col roulé ne pourrait suffire à faire passer l’hiver à leur taux de profits. Mais comme par leur spéculation ils entretiennent l’inflation, il ne reste que le travail à qui l’on peut faire payer la note. Ils accentuent donc la pression sur le gouvernement pour les y aider au travers de réformes antisociales.

Les collectivités aussi sont asphyxiées. à Grand Poitiers par exemple, le coût de l’ensemble de l’énergie nécessaire au fonctionnement des services a bondi de 27% par rapport à l’an dernier (+1.5M€) et cette hausse pourrait atteindre les 50% en 2023 (+6M€). Les fournisseurs ne se privent pas de répercuter l’inflation y compris sur des projets engagé.e.s de longue date.

bien des collectivités adoptent des motions pour réclamer de bénéficier du bouclier tarifaire sur l’énergie, des maires communistes ont même annoncé refuser de payer les factures

Déjà sous tension depuis des années, les finances des collectivités territoriales ne leur permettent pas de faire face. La dotation attribuée par l’État ne suit en effet ni l’inflation, ni la croissance démographique, encore moins l’augmentation salutaire du point d’indice des fonctionnaires. Et tout cela sans parler des compétences qui leurs sont reléguées sans financement, des besoins qui sont immenses et qui augmentent à mesure que la situation sociale se dégrade et que l’adaptation au changement climatique se fait pressante.

Le désengagement de l’État, manifeste depuis de longues années, tourne à la désertion… et c’est précisément parce que le gouvernement aide le capital à ne plus rien partager. Le projet de loi de finances 2023 retire encore un petit levier fiscal aux communes avec la fin de la cotisation sur la valeur ajoutée (déjà vestige de la taxe professionnelle).

Dans un tel carcan néolibéral, quels choix de gestion reste-t-il véritablement aux élu.es locaux.les ? Même les plus décidé.es en sont réduit à arbitrer lequel de leurs services publics ils vont réduire en même temps qu’il.elles doivent augmenter les tarifs ou la fiscalité sur les ménages !

À l’image de la ville de Poitiers, bien des collectivités adoptent des motions pour réclamer de bénéficier du bouclier tarifaire sur l’énergie. Des maires communistes ont même annoncé refuser de payer les factures. Il est grand temps que les collectivités et leurs élu.es entrent en résistance et de construire, avec les agents et avec la population, les mobilisations pour l’intérêt général. Car c’est d’un mouvement inverse dont nous avons besoin d’urgence : plus de service public et des investissements massifs pour l’urgence sociale et la bifurcation écologique !

Hugo Blossier,

Secrétaire départemental du PCF 86

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