Julien Delhoume est un camarade syndicaliste bien connu des cortèges et de la lutte dans la Vienne. Il est particulièrement actif dans sa ville de Châtellerault, mais aussi à Poitiers où il vient renforcer les rangs des camarades en lutte. Il travaille à la mairie de Châtellerault. Il est à la CGT où il occupe plusieurs responsabilités, notamment secrétaire CGT des territoriaux de la mairie de Châtellerault et secrétaire général de l’union locale (UL) CGT Châtellerault Nord-Vienne.
Vienne Démocratique : Comment tu t’es engagé au syndicat et pourquoi ?
Julien Delhoume : Avant de travailler à la ville de Châtellerault, j’ai travaillé dans plusieurs PME en tant que mécanicien. L’activité syndicale était inexistante dans ces entreprises et il était compliqué de se syndiquer. Quand je suis rentré à la mairie de Châtellerault, je suis rentré en contact avec la CGT ce qui m’a conduit à me syndiquer. Je voulais porter le droit des travailleurs et défendre nos conquis sociaux.
VD : Tu as dit que c’était compliqué de te syndiquer dans tes anciens emplois. As-tu été confronté à des situations qui t’ont révolté et poussé à vouloir t’engager ?
JD : Oui totalement ! J’ai travaillé pendant longtemps pour une grande marque nationale où les ateliers étaient franchisés. On a monté un syndicat avec plusieurs collègues et le résultat ? On m’a foutu dehors… C’est à partir de là que je me suis dit qu’il fallait faire quelque chose. Dans mes contrats suivants dans d’autres entreprises, j’ai toujours cherché soit à me syndiquer soit à être en contact avec des syndicats avec notamment la CGT. Dès que j’ai pu me syndiquer, sans que cela me coûte ma place, je n’ai pas hésité.
VD : Quel est ton plus beau souvenir militant ?
JD : Je dirais que c’est un ensemble. Je pense au mouvement que nous avons fait l’an dernier contre la réforme des retraites. En effet, on a réussi à créer une certaine coalition interprofessionnelle à la CGT avec les copains de l’énergie, les territoriaux, les métallos, etc. Nous avons mis en place des opérations coup de poing comme le blocage de la zone nord de Châtellerault ou le ramassage des ordures sur Poitiers. On a vraiment créé un véritable lien interprofessionnel ce qui était très intéressant. Je pense aussi à une expérience plus lointaine à Notre-Dame des Landes. Dans cette ZAD j’ai découvert une autre façon de militer avec des choses qui touchent à tous les domaines de la vie (écologie, économie, travail, philosophie de vie). Notre-Dame des Landes a été un déclencheur, mais le mouvement que nous avons eu l’année dernière dans la Vienne dans la lutte contre la réforme des retraites a été vraiment une bonne et belle dynamique interprofessionnelle et c’est ce qui me semble le plus intéressant.
VD : Pour toi quelle priorité pour demain ?
JD : Priorité à la sauvegarde des emplois industriels dans le bassin châtelleraudais. Nous travaillons beaucoup là-dessus en ce moment. Lutter et militer pour une nouvelle industrie qui tient compte de l’écologie. Il faut réindustrialiser nos bassins industriels qui meurent ce qui détruit nos villes. C’est notre défi dans notre syndicat, arrêter cette spirale de perte d’emploi pour aller vers un monde du travail qui respecte plus l’environnement et le salarié.
VD : Une citation ?
JD : « Celui qui combat peut perdre, celui que ne combat pas a déjà perdu » (Bertolt Brecht 1898-1956)
Entretien réalisé par Sam Franceschi